Tout travail de description ou de comparaison interne du breton doit tenir compte des atlas dialectologiques publiés. La portée des questions que chaque atlas aborde varie ainsi que la densité de la couverture des localités enquetées. Voici une carte composite montrant la situation géographique exacte des points d’enquêtes des principaux atlas dialectologiques du breton.
● ALBB (Le Roux 1924-63 Atlas linguistique de la Basse-Bretagne)
● NALBB (Le Dû 2001 Nouvel atlas linguistique de la Basse-Bretagne)
● ALRP (Rolland 1994 Atlas linguistique de la région de Pontivy)
L’Atlas linguistique de la région de Pontivy (1994) de Pascal Rolland est un travail géolinguistique sans-pareil pour ce qui est de la densité du couverture des lieux enquêtés. C’est un travail irréprochable vis-à-vis des autres atlas dialectologiques du breton quoique son auteur n’était pas lui-même bretonnant, mais fils de facteur de Saint-Aignan, là où le breton avait disparu précocément au contact non seulement du français, mais aussi des parlers gallos immédiatement contigus. L’ALRP compte 93 points d’enquêtes pour une liste de 161 mots ; nous donnons les points d’enquête en plus de détail ici.
Moins bien connus sont les ébauches d’atlas dialectologiques composés par Rémi Derrien (1975) et Erwan Le Pipec (2004a).
Accompagnant un projet dans le cadre de son licence universitaire d’anglais, Derrien (1975) décrit de façon comparative son dialecte cornouaillais Querrien et le dialecte bas-vannetais d’Arzano, Son enquête traite certains faits dialectaux d’une grande région à cheval entre la Basse-Cornouaille (l’Entre-Odet-et-Ellé) et le Bas-Vannetais, sous forme de cartes et de listes. Couvrant quelques 46 communes (28 cornouaillaises, 18 vannetaises), les 29 cartes qu’il propose sont essentiellement des cartes montrant la variation de prononciation de mots divers (parfois des phrases ou des mutations). Une carte donne la prononciation des noms de communes et deux autres représentent la diffusion de certaines différences phonétiques abstraits des mots mêmes. Ailleurs, en formes de listes couvrant 25 communes cornouaillaises, Derrien donne une transcription phonétique des conjugaisons complètes de trois prépositions (gant, evid, deuz).
Né d’un master complété par lui en 2004, Le Pipec (2004a, 2008a) aborde la variation de l’accentuation des mots dans le Vannetais où on trouve des cartes représentant 150 mots polysyllabiques. Ces cartes doivent êtres lus en conjonction avec une discussion dans le corps de la thèse de 2008 aux pages 131–88. Étant que le point de focalisation de l’enquête de Le Pipec était l’accentuation, il n’est peut-être pas surprenant qu’il a simplement noté le type d’accentuation plutot que la transcription phonétique complète de chaque mot recueilli. C’est dommage, puisqu’il avait effectivement transcrit tous les mots du questionnaire pour chaque localité ; cela dit il n’en ressort pas moins que cette l’enquête géolinguistique de Le Pipec a permis de remettre en cause les accentuations transcrits par Le Dû dans le NALBB (2001) pour la meme région et d’éclaircir des phénomènes d’accentuation dans cette région qui n’étaient pas reconnus auparavant (Le Pipec 2003, 2004a, 2004b, 2008a: 177–84).
POSTÉ décembre 2021.