Voici une liste des modifications orthographiques mimétiques employées par le HLBI.
KLT et vannetais
- y pour i-consonantique.
- Ø pour h-initial (d’origine) là où il ne se prononce pas 1La seule convention non-orthographique que nous avons adoptés, et cela seulement dans nos entrées, est de mettre le H-initial de noms de lieux en italiques là où il s’efface suivant les articles définis ou indéfinis quand bien même qu’il soit présent dans le dialecte. Il se trouve donc que le H-initial d’un même toponyme se retrouve amuï dans un contexte, mais se prononce entièrement dans un autre contexte où l’article ne se retrouve pas, comme avec an Hellez (Bolazec) qui se prononce ənˈɛlᵊz sans h-initial, mais spécifié par un autre toponyme qui requiert l’abandon de l’article défini, il se prononce Hellez Bolazeg ˈhɛlᵊs b̥oˈla·zᵊg. Ce phénomène phonologique d’éffacement suivant les articles est caractéristique du breton du centre Cornouaille ainsi que du Trégor ; ailleurs, là où les h-initiaux ne se prononcent jamais, nous écrivons ce même toponyme-type simplement an Ellez. Les entrées pour ces toponymes-types à H-initial d’origine s’écriront donc dans le HLBI de la façon qui suit :
· an Hellez dans le sud Cornouaille ; · an Hellez dans le centre Cornouaille ; · an Ellez dans l'Ouest breton (ainsi que en Enliz dans le sud du Haut-Vannetais). - gh pour la fricative vélaire sonore là où il représente ce son historique.
- dh pour la fricative dentale sonore là où il représente ce son historique.
- éy pour la diphtongue développée d’un e-long.
- éo pour la diphtongue [ew] (minoritaire) qu’on trouve dans béo ‘vivant’, téo ‘gras’ en contraste avec la diphtongue [ɛw] (majoritaire) qu’on trouve en reo ‘gelée’, leo ‘lieue’, beo (litt. beƶo) ‘bouleau’ (ce dernier s’écrivait traditionnellement comme <eau> avant Le Gonidec).
KLT seul
- –yòu, –aòu au lieu de –iou, –aou là où ces diphtongues sont ainsi accentuées.
- –euw(e), –euw(a) au lieu de –u(e), –u(a) là où la diphtongue [yɥ] devient [øɥ] (cf. vannetais euù).
- ow pour la diphtongue développée d’un o-long (cf. vannetais où).
Vannetais seul
- où pour la diphtongue [ow] développée d’un o-long (cf. KLT ow).
- euù au lieu de eù là où il représente la diphtongue [øɥ] (cf. KLT euw)
- aou au lieu de au là où il représente la diphtongue [ɔw] (cf. KLT aou).
L’emploi du graphème h
Le h est une lettre qui a été mal employée dans les orthographies du breton, ce qui a entraîné une certaine ambiguïté quant à sa valeur. Le mérite de l’accord orthographique KLT de 1907 était de tenter de rapprocher le léonard, dialecte littéraire dominant du XIXe siècle, avec le dialecte écrit trégorrois des Côtes-du-Nord. Cela résulta dans le banissement de formes jugées trop restreintes au Léon telles que pount, brezoneg pour pont, brezoneg, et kear pour kêr. Il est regrettable que la même logique ne s’est pas étendue au h-initial d’origine qui ne se prononçait pas dans le Léon et certaines parties de l’Ouest finistérien, mais qui s’entendait partout ailleurs en domaine KLT pour certains mots : (1) hano (dont on a déja traité longuement, voir 7.02) devint ano à la fois en raison de la prononciation léonarde et les congénères celtiques (gall. enw, gaél. ainm, sans accorder la même estime au corn. hanow) ; (2) Par contre, la perte du h-initial en Léon fit que la variante hunan signifiant ‘seul’ de unan ‘un’ ne fut pas reconnue comme telle en dépit des congénères attestés dans les autres langues brittoniques : gall. hunan | corn. honan. D’autres exemples de h-initial en dehors du Léon et l’ouest Finistère comme : heñv | hint | had– | huel | heubeul | hibil | harno (plutôt que eñv | int | ad- | uel | eubeul | ibil | arno) typiques du centre Cornouaille et certaines parties intérieures du Trégor semblent beaucoup moins diffus et beaucoup moins ancrés historiquement pour êtres considérés des formes standards, mais il est un fait que l’orthographie KLT favorisa heñ jusqu’à son abolition par l’accord ZH de 1941 (abolition suivie par tous les orthographies subséquentes). Cela nous amène a considérer les h-fantomatiques dans ha/hag ‘et’ et hon ‘notre’, qui, bien que non-réalisés à peu près partout, causent un effet de fortition sur les consonnes qui les précèdent : pemp ha pemp et non pemb ha pemp que nous avons entendus dans le Léon. Les h-initiaux dans he ‘son (X à elle)’ et ho/hoh ‘votre’ sont purement des artifices graphiques qui permet de les distinguer de e ‘son (X à lui)’ et o ‘leur’, et en effet les h-fantomatiques servent aussi à distinguer ha/hag et hon d’autres homonymes.
Il est évident que la plupart des mots cités ci-dessus ne sont pas tres employés en toponymie, mais la raison qu’une importance est accordée ici à l’existence ou non d’un h à l’initiale est qu’il fait partie du principe mimétique qu’on ne peut tolérer le degré existant d’ambiguïté quant à la valeur du graphème h en breton qui dans les formes toponymiques que nous employons doit s’écrire quand il est prononcé, et de ne pas être écrit quand il ne se prononce pas. [Voir Wmffre 2007: 600–04.]
POSTÉ 2020.
Notes
↑1 | La seule convention non-orthographique que nous avons adoptés, et cela seulement dans nos entrées, est de mettre le H-initial de noms de lieux en italiques là où il s’efface suivant les articles définis ou indéfinis quand bien même qu’il soit présent dans le dialecte. Il se trouve donc que le H-initial d’un même toponyme se retrouve amuï dans un contexte, mais se prononce entièrement dans un autre contexte où l’article ne se retrouve pas, comme avec an Hellez (Bolazec) qui se prononce ənˈɛlᵊz sans h-initial, mais spécifié par un autre toponyme qui requiert l’abandon de l’article défini, il se prononce Hellez Bolazeg ˈhɛlᵊs b̥oˈla·zᵊg. Ce phénomène phonologique d’éffacement suivant les articles est caractéristique du breton du centre Cornouaille ainsi que du Trégor ; ailleurs, là où les h-initiaux ne se prononcent jamais, nous écrivons ce même toponyme-type simplement an Ellez. Les entrées pour ces toponymes-types à H-initial d’origine s’écriront donc dans le HLBI de la façon qui suit :
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