Le cadre d’étiquetage phonétique des voyelles
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Il ne faut pas confondre l’espace vocalique avec l’espace articulatoire, c’est en fait un pseudo-espace articulatoire qui tente d’approximer la perception acoustique des voyelles. Le schéma à deux dimensions (antérieure/postérieure & haute/basse) que vous voyez ici est la réduction pour des besoins pratiques d’un schéma à trois dimensions où l’axe labial (étirée/arrondie) peut être comprise comme un axe transversal qui est perpendiculaire aux deux autres axes, bien qu’il n’a pas de relation articulatoire directe avec les deux autres dimensions. Le graphique ci-dessus pourra s’avérer utile pour illustrer la tridimensionnalité de l’espace vocalique.
Le schéma triangulaire des voyelles que nous donnons est un schéma plus exact que le schéma quadrilatèral des voyelles proné par Daniel Jones en 1917 et adopté par la suite par l’Association Phonétique Internationale (l’API). Pour la justification de son usage, reférez-vous à la démonstration de son utilité par Geoff Lindsey ici.
Le schéma triangulaire s’ordonne principalement autour de 2 axes positionnels et 1 axe labial. On peut imaginer le point de vue comme celle qui visionne la bouche perpendiculairement à travers la joue gauche, avec l’avant de la bouche à gauche et l’arrière de la bouche à droite. L’axe labial constitue une toute autre dimension qui correspond à la forme des lèvres.
Les nombres situés sous certains symboles se reportent au système de voyelles cardinales primaires et secondaires associés au schéma quadrilatèral de Jones où ils sont numérotés de cette façon (sont mis en exergue, les cardinales primaires deyant un fond gris foncé et les cardinales secondaires devant un fond gris clair).
La zone centralisé gravitant autour de la voyelle centrale ou neutre (le schwa) et contenant tous les voyelles qui tendent vers le schwa) est enfermée par des pointillés.
Le schéma triangulaire proposé ici contient certains symboles inédits (coloriés en rouge icic) qui ne sont pas, pour le moment, entrés dans le canon de l’API.
Pour mieux accorder avec l’approche spatiale et dynamique de l’organisation des voyelles, la terminologie du HLBI emploie:
- hausser | haussée | haute plutôt que fermer| fermée | fermée
- abaisser | abaissée | basse plutôt que ouvrir | ouverte | ouverte
Cette terminologie, que le HLBI préfère, est plus performant en ce qui concerne l’étiquettage des voyelles que la terminologie traditionnelle, puisque cette dernière ne distingue pas une voyelle haute d’une voyelle haussée, ni une voyelle basse d’une voyelle abaissée.
Préférant toujours la terminologie spatiale et dynamique, au lieu du terme neutre, le HLBI emploi le terme centrale (centraliser | centralisée) et distingue celui-ci soigneusement du terme médiale parce que même si le [ə] est médiale et centrale, le [a] lui est une voyelle médiale sans toutefois être centrale.
POSTÉ mai 2018.