Les transcriptions phonétiques proposées par le HLBI pour les toponymes dérivent de plusieurs sources dont beaucoup n’ont aucun appui enregistré pour les corroborer. Déjà que la conventions de transcription phonétique individuelle est sujette à des variations qui émanent de connaissances phonétiques très variables, il n’y a rien de surprenant à que les conventions de transcription phonétique varie d’un chercheur à l’autre. Pour assurer un minimum de cohérence nous avons étés contraints de retranscrire les transcriptions individuelles d’autres chercheurs. C’est une tâche très délicate que de changer une transcription phonétique en l’absence de témoignages directs des prononciations donc pour s’assurer que les retranscriptions ne font pas authorité aveugle nous avons tenu à préserver les transcriptions phonétiques d’origine sous le nom de chaque commune dans un annexe à la fin de chaque tome. Nous donnons un exemple pour illustrer cette politique éditoriale, concernant la forme Pronvêll de qu’on trouve sous la forme d’entrée Ponvêll (= Plounévézel) dans la liste communale des toponymes du tome 20 du HLBI ; on trouve :
- pxo͂nˈvɛl (HHcarn50-1969; Poullaouen, FF 28; Plounévézel, NALBB 004), ba Pronvêll ba ˌpxo͂nˈvɛl (Treffrin, HHTavr1)
Ces deux formes identiques de la prononciation (sous réserve du placement de l’accent secondaire dans un contexte syntagmatique) proviennent de quatre transcriptions phonétiques différentes :
- prɔnˈvɛl (HHcarn50-1969), ba pro͂nˈvɛl (HHTavr 1), pro͂nˈvɛl (FF), pʀọ͂nˈvel (NALBB)
Nous avons retranscrit ici en toute confiance que ces transcriptions exprimaient la seule transcription que nous avons proposé suivant les conventions adoptés par le HLBI, mais il y a bien sûr maintes instances quand nous ne pouvons pas être aussi sûrs et dans beaucoup de cas nous n’avons changé que les symboles phonétiques que nous savions étaient contraire, soit à nos conventions phonétiques, soit fautives. Car en fait, la conversion des transcriptions phonétiques d’origine à celles qui cohèrent avec les conventions du HLBI n’impliquent pas automatiquement que les transcriptions d’origine sont fautives, seulement qu’ils ne s’entendent pas avec les conventions de transcriptions phonétiques du HLBI.
Cependant, il n’y a aucune doute que les transcriptions d’origine contiennent souvent des fautes, certaines sont des coquilles – errare humanum est – mais d’autres relèvent d’une compréhension défectueuse de la valeur phonétique d’une symbole ou, le plus souvent, d’une compréhension défectueuse des système phonologique des parlers bretons qu’ils décrivent. Si nous nous sentons habilités à décider ce qui est meilleure pour les prononciations recueillies pour Plounévézel, c’est que c’est là notre breton que nous connaissons bien, tant qu’en vécu qu’en étude. Cela n’est pas toujours le cas. Il faudrait donc, idéalement, qu’un chercheur transcrit les prononciations tout en ayant une profonde connaissance du parler local en question, faute de cela, d’avoir lu les études descriptives propre à ce parler et, le cas échéant, de faire quelques petites études personnelles sur le parler en quetsion ou de parlers contigus. Ce type d’action complémentant une prospection et la trasncription dans une commune servira à renforcer la fiabilité des donnés recueillies. N’oublions jamais que l’on doit parfois questionner sur place certaines prononciations données par les informateurs pour retrouver une prononciation traditionnelle plus authentiques (on ne fatiguera pas de dire que la prononciation bretonne authentique des toponymes est plus sujette à l’interférence du français que le reste de la langue bretonne quotidienne puisqu’il existe une forme officielle bien reconnue qu’on trouve partout, sur les pancartes, les cartes et la correspondence). Toutefois, dans une situation où on est loin de pouvoir s’assurer que toutes les consignes méthodiques de recherche toponymique de terrain et de transcription phonétique ont été suivies par tout les chercheurs, l’éditorial du HLBI est forcé à en venir à des décisions où il manque des pans de preuves et de témoignages. Tout ce que nous pouvons dire pour nous justifier est qu’on à fait le mieux qu’on pouvait faire avec les données à notre disposition.
La gestion rédactionnelle du HLBI
Un mot quant à l’ultime responsabilité de décider les formes admises des toponymes au niveau des entrées (question orthographique) et au niveau phonétique (question transcriptionnelle) ; cela revient effectivement à une personne : Iwan Wmffre, avec la participation de Loïc Cheveau pour ce qui regarde le Vannetais. Pour certains il serait souhaitable qu’il y aurait une comité scientifique qui déciderait ces questions, mais en vue du peu de spécialisme professionnel pour ce qui regarde la description du breton parlé (plus ou moins aucun poste universitaire pourvu pour ce spécialisme au moment que nous parlons, ni dans les universités, ni dans des laboratoires de recherche) 1Nous n’oublions pas Erwan Le Pipec et Daniel le Bris, tous deux maîtres de conférences à Brest, qui ont fait du bon travail descriptif sur des parlers bretons. Mais nous pensons surtout aux chercheurs actifs comme moi-même et Gary German – qui étions tous deux maîtres de conférences attitrés au lancement du projet du HLBI en 2015 – ainsi qu’aux autres chercheurs actifs étudiant le breton parlé traditionnel : Mikael Madeg, Loïc Cheveau, Pierre-Yves Kersulec, Gurvan Lozach, et Tangi Yekel, donc beaucoup sont contributeurs au HLBI. et le manque de soutien institutionnel au projet, il n’y a aucune raison d’alourdir le projet d’un autre échelon d’activités qui freinera plutot que contribuera au projet. Nous pensons qu’un comité ‘scientifique’ ne peut rien faire en ce qui concerne orthographier le breton, il n’y a qu’a voir les dissensions orthographiques sérieuses qui ont handicapée le mouvement littéraire breton depuis plus de cents ans pour s’en faire une idée de l’impossibilité d’atteindre l’unanimité sur cette question. 2J’apprécie peut-être encore plus pleinement que beaucoup ce problème, ayant composé un sérieux ouvrage sur les dissensions orthographiques du breton depuis la fin du XIXe siècle (à savoir : Iwan Wmffre. 2007. Breton Orthographies and Dialects). Quant à l’utilité d’un comité scientifique pour établir les conventions de transcription phonétique, il butera sur exactement les mêmes types de problèmes que soulève l’établissement d’une orthographie prescriptive – que d’écoles de phonétique existent-ils ! que de niveaux de phonologie prônent-ils ! Je me plais de greffer le maxime du linguiste français Georges Mounin (qui, lui, visait la terminologie linguistique) : Une transcription phonétique idéale supposerait une science achevée.
Ma ‘habilitation’ ou aptitude à décider les questions d’orthographie et de conventions de transcription phonétiques trouve une certaine ‘légimitation’ dans le fait que je suis locuteur breton de naissance – breton traditionnel ancré bien entendu – si ancré que, comme la majorité de mes compatriotes linguistiques, je ne savais pas lire le breton littéraire avant l’âge de vingt ans, ce qui – contraire aux attentes pédagogiques un peu naïves – m’ont depuis facilité la tâche de trancher entre les influences livresques et le breton parlé. Mon retard d’apprentissage à lire le breton ne m’a pas empêché d’approfondir mes connaissances sur le breton, tant sur le plan littéraire que sur le plan géolinguistique, due à une formation décontracté mais soutenue fourni par mon père Humphrey Humphreys et l’acquisition pour feuilleter dès 1984 d’une copie de la thèse de Francis Favereau sur le breton de Poullaouen (notre breton à quelques détails près). Dès le début des années 1980, donc, j’ai continuellement et sans relâche approfondi mes connaissances sur le breton – surtout sa prononciation – ainsi que la description scientifique du gallois, du gaélique irlandais et écossais, des dialectes traditionnels et contemporains du français et de l’anglais, sans compter l’apprentissage de l’allemand, le suédois, le polonais et les parlers algonquins du Canada. J’ai publié des travaux scientifiques décrivant le breton, le gallois, le cornique tardif, et la linguistique général, sans compter des travaux inédits (description phonétique sur le gaélique du Donegal, analyse comparative des conventions de transcription phonétique publiés de tous les descriptions de parlers celtiques depuis la fin du XIXe siècle). Cette combinaison assez unique et étendue de connaissances quant à la description phonétique et phonologique des langues me fournissent une certaine assurance général quant aux décisions à prendre relevant de la transcription phonétique.
La mesure de mes connaissances linguistiques ne m’empêche pas d’être très averti quant aux limites de ces mêmes connaissances.
bain linguistique dans une communauté de langage
limite des connaissances innés
la dynamique inhérente de la langue
Comment reconnaitre des fautes de transcription ?
POSTÉ mai 2022.
Notes
↑1 | Nous n’oublions pas Erwan Le Pipec et Daniel le Bris, tous deux maîtres de conférences à Brest, qui ont fait du bon travail descriptif sur des parlers bretons. Mais nous pensons surtout aux chercheurs actifs comme moi-même et Gary German – qui étions tous deux maîtres de conférences attitrés au lancement du projet du HLBI en 2015 – ainsi qu’aux autres chercheurs actifs étudiant le breton parlé traditionnel : Mikael Madeg, Loïc Cheveau, Pierre-Yves Kersulec, Gurvan Lozach, et Tangi Yekel, donc beaucoup sont contributeurs au HLBI. |
---|---|
↑2 | J’apprécie peut-être encore plus pleinement que beaucoup ce problème, ayant composé un sérieux ouvrage sur les dissensions orthographiques du breton depuis la fin du XIXe siècle (à savoir : Iwan Wmffre. 2007. Breton Orthographies and Dialects). |