5.03 Terminologie Sémantique
acronyme¹ (angl. acronym) : L’ ‵acronyme′ est le terme pour désigner un nom dérivé d’un sigle prononcé comme un mot. Préféré à ‵siglaison′.
adjectif¹ (angl. adjective), voir qualificatif.
adjectif¹ numéral, voir numéral.
analogie¹ (angl. analogy) : L’ ‵analogie′ est une des trois déterminants du ‵dynamisme′ du langage et joue un rôle aussi important que l’ ‵évolution linguistique′. La motivation de l’analogie est l’économie d’effort pour communiquer, donc de simplifier la langue par moyen de régularisation en remplacant, par exemple, des morphèmes désuets par des morphèmes courants, des sons ‵reculants′ par des sons ‵progressants′ ; cf. ‵dynamisme′.
anoïconyme¹ (angl. anoiconym, all. Anoikonyme) : Le terme ‵anoïconyme′ convient à tout toponyme qui se reporte à un lieu inhabité. Sous forme de noms de parcelles, les anoïconymes représentent le nombre plus important de toponymes ; cf. ‵microtoponyme′. Anton. oïconyme.
analyse¹ (toponymique) | analysé³ | analyser⁴ (angl. toponymic analysis) : Il est très important de savoir que l’analyse d’un toponyme et ses formes orales et écrites doit toujours se faire par étapes bien précises : 1. la ‵décomposition′ → 2. la ‵comparaison′ → 3. la ‵synthèse′. Voir ces entrées pour plus de détails.
aréal² (toponyme …) | aréalité⁵ (angl. areal toponym) : Un ‵toponyme aréal′ est un toponyme qui se reporte à une localisation qui n’est pas attachée à un point géographique plutôt précis auquel correspond le terme ‘lieu’ dans la langue courante mais à une étendue assez grande de la surface terrestre lequel peut se désigner ‘aire, zone, secteur, terroir, territoire, district, région, pays’ en langue courante. Ou se situe la limite entre un ‘point’ et une ‘aire’ ? Il ne vaut sans doute pas la peine de trop préciser puisqu’il y a tellement de degrés sur l’axe de continuité entre ces deux pôles d’ ‵aréalité′ et de ‵ponctualité′, par exemple nous pouvons illustrer le degré décroissant d’aréalité topographique par référence aux mots suivants : continent – pays – région – canton – commune – treve ; et les degrés décroissants de ponctualité topographique par référence aux mots suivants : colline – champ – maison – croix. Nous employons ‵macrotoponyme′ pour désigner les noms de lieux se reportant aux toponymes aréaux. Antons. toponyme ponctuel & toponyme linéaire.
autonyme¹ (angl. endonym) : L’ ‵autonyme′ est le terme par lesquels les locuteurs désignent leur propre langue ou leur propre ethnie. Anton. exonyme.
base (composant de …) (angl. basic component), voir référenteur.
base (toponyme de …) (angl. basic toponym) : Le toponyme de base est celle auquel on ajoute des spécifieurs (‵adjectivaux′, ‵substantifs′, ‵référentiels′).
certitude⁵ (axe de …) (angl. axis of certainty) : L’ ‵axe de certitude′ est une série croissante-décroissante de jugements quant à la vérisimilitude explicatif d’une hypothèse. La série est : ‵concevable′ → ‵possible′ → ‵vraisemblable′, et ils communiquent tous des degrés différents de certitude quant à une hypothèse avancée.
choronyme¹ (angl. choronym), voir toponyme.
coincidence répétée (le principe de la …) (angl. the repeated coincidence principle) : Le principe de la coincidence répétée est un méthode déductif pour nous aider à mieux cerner l’étymologie d’un toponyme et sert à réfuter une étymologie faisant appel à un nom de personne (postulée ou attesté) si on trouve la combinaison du même nom commun comme référenteur avec le même nom de personne répétée plusieurs fois. C’est un type de raisonnement à la rasoir d’Ockham, qui sans être absolument décisif en lui-même nous approche de la probabilité d’une étymologie correcte. EXEMPLE.
collectage (angl. collecting) : Il est très important de savoir que le collectage méthodique d’un corpus précède l’analyse du sens d’un toponyme. Nous aborderons les exigences du collectage toponymique en détail ailleurs (2019).
collectif² (angl. collective) : Le terme ‵collectif′ à deux acceptations :
- Primo, terme d’analyse toponymique se reportant à une forme du toponyme qui est le contraire d’un ‵spécifieur′ puisque cette forme désigne des toponymes associés sous une forme plurielle dans leur totalité, exx. : coll. ar Gerlouejou pour ar Gerloued-vraz et ar Geroued-vian (Plourac’h) | Penn-ar-c’hrec’hchou (Milizac) pour Penn-ar-c’hreac’h-vraz, Penn-ar-c’hreac’h-vian et Milin Benn-ar-c’hreac’h | ar Fayou (Plonéour-Lanvern) pour ar Fao-hlaz, Fao-youen et Fao-zavid. Les suffixes collectifs sont bien des suffixes pluriels, mais leur emploi est collectif ou ‘déspecifié’, cf. ‵déspécification′. Anton. spécifieur.
- Secundo, se reportant au nombre le ‵collectif′ est un terme plus précis pour un pluriel là où il contraste avec un ‵singulatif′. Anton. singulatif.
comparaison¹ (toponymique) (angl. toponymic comparison) : La ‵comparaison′ est un étape incontournable dans la discipline de l’ ‵analyse toponymique′. Il n’y a pas de toponyme ou ‵composant′ plus difficile à élucider qu’un qui n’a pas d’équivalents, car même sans comprendre le sens, la multiplication des exemples est un réel progrès dans l’infirmation ou la confirmation de hypothèses dans l’ ‵axe de certitude′ (‵concevable′ → ‵possible′ → ‵vraisemblable′) qui facilite le rapprochement à la parution de nouveaux données. Nous ne prétendons pas que cet axe de certitude à une rigueur mathématique et qu’il constitue des catégories d’analyse étanches, mais nous pensons qu’il donne un peu plus de précision vis-à-vis le langage ordinaire.
composant¹ (angl. component) : Pour nous, ‵composant′ est un synonyme utile pour ‘mot’ (‵référentiel′ ou ‵foncteur′) si nous voulons souligner son appartenance grammaticale au toponyme (ou mot décomposable) qui est ciblé. Les composants peuvent êtres désignés : le ‵composant de base′ (= ‵référenteur′) | le ‵composant secondaire′ (= ‵qualifieur′)| le ‵composant tertiaire′ (= ‵numéral′). Une catégorie à part de composants sont les ‵spécifieurs′ et l’article défini qui – par sa mobilité et son aspect fantomatique – n’est pas facilement classifiable.
composé¹ fixe, voir composé serré.
composé¹ lâche (angl. loose compound) : Les ‵composés lâches′ diffèrent des ‵composés serrés′ du fait que leurs constituants sont plus distincts puisqu’ils gardent leur propre accentuation. La plupart des noms de lieux bretons avec ploue, lann, trev, kêr, ti, loch, pont, poull etc. sont des composés lâches constitués de deux composants. Dans la vocabulaire bretonne, certaines locutions peuvent être comprises comme des composés lâches, p. ex. : ti-gar | ti-gard | ti-skol, etc.. Certains composés lâches, dont le premier composant finit par une consonne, sont sujets à des ‵assimilations mutuelles′ ; cf. ‵conglomére′. Anton. composé serré.
composé¹ serré (angl. close compound) : Les ‵composés serrés′ sont opposés aux ‵composés lâches′ du fait qu’ils se comportent comme un mot du point de vue de l’accentuation. Un autre aspect des composés serrés en breton est qu’ils sont le plus souvent en ordre de composition inverse à l’ordinaire – un héritage commun aux langues néoceltiques – donc skoldi, qu’on trouve dans Skoli (Edern), est un composé serré (ancien) qui contraste avec le breton moderne ti-skol ‘école’ (notez aussi l’inversion des composants). Les composés serrés sont plutôt minoritaires dans la toponymie bretonne mais plus communs dans la couche de toponymes la plus ancienne ainsi que dans les noms de personnes (Gwenyamp | Gwengad | Gwendal | penker | Lokundu | Kamlez,| Lamber (Plounévézel) ≠ Lammber (Bodilis) | kardi | karbon(t), etc.). Dans la vocabulaire bretonne, certains mots sont clairement des composés serrés, surtout la série avec ti, p. ex. : abati | manati, etc. Certains mots dans des composés serrés deviennent carrément des suffixes, comme comme lec’h, ‘lieu’, sous la forme –lac’h, p. ex. : marhallac’h | foarlac’h | lezlac’h | kerlac’h | lannlac’h | stanglac’h, etc.. Préféré à ‵composé fixe′. Anton. composé lâche.
composition⁵ | composé¹ | composé³ | composer⁴ (angl. compounding) : La ‵composition′ se reporte à la façon qu’un mot/nom est analysable ; cf. ‵composé serré′, ‵composé lâche′, ‵conglomére′, ‵composant′. Bien que la limite entre ‵composition′ et ‵construction′ est assez flou en ce qui concerne les toponymes, nous parlerons de composition pour les toponymes puisque leurs éléments analysables sont des ‵composants′. Sinon ne pas confondre ‵composition′ avec ‵construction′ qui lui constitue la syntaxe de la langue ordinaire.
concevable² | concévabilité⁵ (angl. feasible) : L’utilisation de ‵concevable′ entend être un moyen d’exprimer qu’une interprétation des faits présentés aux lecteurs est moins sûre que celles exprimés comme ‵possible′ ; cf. ‵axe de certitude′.
congloméré² (angl. phrasal compound) : Un ‵conglomére′ se reporte à un‵ composé lâche′ qui comprend plus de deux composants, p. ex. machine à écrire. La classe de conglomérés le plus en vu en breton sont les adjectifs conglomérés avec e ‘son … (à lui)’ qu’on peut exemplifier par des noms de familles : Berr-e-gar ‘lit. court sa jambe, fig. courtaud’ | Poez-e-vara ‘lit. pèse son pain, fig. ? radin’.
construction⁵, voir syntaxe toponymique.
decomposition¹ (toponymique) | décomposé¹ | décomposé³ | décomposer⁴ | décomposable⁶ (angl. decomposition) : La ‵décomposition toponymique′ est simplement le relevé la classification des composants linguistiques qu’on trouve dans un toponyme. C’est un processus assez mécanique dans beaucoup de cas où l’on ne s’attarde pas trop à cogiter sur les sens possibles des mots ou de l’ordre des composants mais qui, nonobstant, à la longue constitue un précieuse étape dans la discipline de l’ ‵analyse toponymique′, aidant à aiguiser l’esprit méthodique pour élucider les aspects de toponymes redoutablement obscurs.
démonyme (angl. demonym), voir ethnonyme.
dénomination toponymique hiérarchisée¹ (angl. hierarchical toponymic designation) : La ‵dénomination toponymique hiérarchisée′ se reporte à la désignation complète d’un habitation là où il existe une hiérarchisation entre la désignation spécifique et la désignation généralisante. Ce double désignation d’un lieu n’est pas sans rappeler le système ouest-européen de dénomination personnelle hiérarchisée ; système binaire hiérarchisé entre noms de baptême (spécifique à l’individu) et surnoms héréditaires (généralisés au parents du côté masculin). Par analogie avec le système binaire – et hiérarchisée – ouest-européen de dénomination personnelle, et surtout la tendance officielle très marquée en France de mettre le surnom avant le nom de baptême (du type Lacombe, Lucien pour un individu nommé Lucien Lacombe), les dénominations hiérarchisées officielles de toponymes bretons peuvent être inversées, mettant l’accent sur le toponyme généralisant plutôt que le toponyme spécifique. Soulignons que cet usage d’inverser les toponymes dans les dénominations toponymiques hiérrachiques ne reflète pas l’usage naturel du breton et qu’il faut – faute de ne pas connaître la désignation orale – se méfier de certains dénominations toponymiques hiéarchiques qui ont inversées l’ordre des deux toponymes concernés. Nous trouvons donc que Lambervez-Croissant en 1953 représente en réalité Kroasann Lammbervez (St-Pol-de-Léon) ; Lestem-mescoat 1855, Leslem-Mescoat 1953, Leslem Mescoat IGN, représentent Meskoad (St-Servais 29), et de même Leslem-Pennapeun 1953, Leslem Pennarun IGN représente Penn-ar-reun dans la même commune. À Coatascorn, les dénominations hiérarchisées de deux toponymes, Garnel-Garnel et Garnel-Ker-Moal, dans les listes INSEE de 1952 distinguent ar Garnell-vraz de Kermoal en Coatascorn (les classifiant en premier sous leur appartenance hiérarchisée au voisinage de ar Garnell). Il semble invraisemblable qu’un bretonnant lambda ait pu penser nommer l’écart de ar Garnell-vraz en doublant le toponyme pour donner (ar) Garnell (ar) Garnell. Préféré à ‵toponyme hiérarchisé′.
déspécification⁵ | déspécifié³ | déspécifier⁴ (angl. despecification) : Terme de ‵syntaxe toponymique′, la ‵déspécification′ est un processus ‵abrègement′ par lequel on retire le ‵qualifieur′ (exx. : Kastellôdren (= Châtelaudren) > ar Hastell | Pontekroaz (= Pont-Croix) > ar Pont) ou le ‵spécifieur′ d’un nom de lieu (exx. : Kerriwâll au lieu de Kerriwâll-vraz ou Kerriwâll-vian | Kastellnê ar Faou (= Châteauneuf-du-Faou) > ar C’hastellnê). C’est le même écartement du ‵spécifieur′ qu’on trouve dans les noms de personnes où on peut distinguer un Yann Vraz d’un Yann Vian, d’un Yann ar Gall et d’un Yann Domaz, tout en les appellant Yann quand il n’y a pas risque de les confondre. L’instabilite ou la tension qui existe entre une dénomination précise (avec spécifieur) et l’aise de l’abrègement d’un effort langagier (sans spécifieur) est une problématique inéluctable à laquelle tout usager des noms de lieux doivent négocier. On se doit une petite mise en garde : si une interprétation formelle de la déspécification comme un processus mécanique est valable, on doit tenir en compte le fait que les ‵qualifieurs′ ne sont pas toujours des composants d’origine du toponyme et que les ‵spécifieurs′ ne le sont jamais, ce qui peut amener justifiablement aussi à ne voir aucun processus de déspécification là où on énonce seulement le toponyme de base. Par contre, un processus de ‵déspécification′ sans ambages est l’addition d’un suffixe pluriel, voir sous ‵collectif′. Anton. spécifieur.
déterminant¹ numéral, voir numéral.
diminutif¹ (angl. diminutive) : Le ‵diminutif′ tend à s’identifier avec le suffixe –ig, commun et bien connu. Ce suffixe à reculé devant l’usage de l’adjectif bian ‘petit’ dans nombre de dialectes breton et on le trouve les deux façons de désigner ‘petit’ comme équivalents dans la toponymie, p. ex. Karaezig (Lanvenégen 56) contre Keräez-vian (Brennilis 29) | Kerniwinig (Moëlan), Ϗlavezen 1576, Ϗlaven als Ϗlezvenic 1589, Ϗanezvenic als Ϗlanvenes 1589, Ϗlaven Bihan 1611. Ajoutés aux noms de personne le –ig à une valeur affective et donc ‵hypocoristique′ plutôt que diminutif bien que les deux sens s’enchevêtrent. Une plus ancienne couche de la toponymie bretonne employait –an comme suffixe diminutif, cf. Rohan (56) | Mogeran (Plouguerneau), qui contrastent avec des toponymes moins anciens ar Royg (Penvénan) | ar Vougerig (Briec). D’autres exemples toponymiques de l’emploi de –an sont : Rozan (Rosnoën) | Lohan (Irvillac) | Killian (St-Goazec).
élément¹ (angl. element) : Pour nous, ‵élément′ est un synonyme utile pour ‘mot’ (‵référentiel′ ou ‵foncteur′), surtout quand il y a discussion d’une partie d’un toponyme qui n’est pas identifiable, en tant que tel, comme mot connu. Nous employons aussi ‵composant′ si nous voulons souligner son appartenance grammaticale au toponyme (ou mot décomposable) qui est ciblé.
emprunt¹ | emprunté² | emprunter⁴ (angl. loan) : L’ ‵emprunt′ est un des trois déterminants du ‵dynamisme′ du langage, celui qui prouve que les langues ne sont pas des phénomènes étanches et que des sons, des mots, et mêmes des ‵systèmes linguistiques′ d’autres langues les infiltrent et les ‵contaminent′. Les emprunts sont rarement bidirectionnels, du moins dans leur masse, à tout moment une langue emprunte à une autre langue, et cette seconde dissémine des échantillons de sa lexique et de ses traits sans en reprendre de la première langue. Une hiérarchie (mouvante) se dessine donc entre langues avec certaines étant influantes et d’autres étants influées : c’est le cas du breton vis-à-vis du français et on pourrait dire que le breton vit dans l’ombre du français depuis plusieurs siècles (fait inévitable, vu le poids des populations, les configurations économiques et les structures politiques).
émulé² | émulation⁵ (angl. emulated) : Un toponyme ‵émulé′ est un toponyme qui émule ou copie un autre toponyme dû à la renommée ou un lien quelconque avec le toponyme d’origine, nous trouvons des exemples de toponymes émulés dans Gwaremm Mine-homm et Mine-are en Scaër qui émulent (pour des raisons qui nous sont obscures) les noms des montagnes célebres Mene-are (= Les Monts-d’Arree) et Mene-homm (Dinéault). Il faut soigneusement éviter de confondre la catégorie des toponymes ‵émulés′ avec celle des toponymes ‵transférés′.
épithète¹ (angl. epithet, br. leshano) : L’ ‵épithète′ est l’accolation d’un mot ou locution descriptif, en tant que ‵spécifieur′, au ‵nom de personne′ pour mieux distinguer des personnes ayant le même prénom.
ethnonyme¹ (angl. ethnonym) : L’ ‵ethnonyme′ est le terme pour désigner le nom d’un peuple ou un nation. Nous avons étendue le sens pour s’appliquer à toute groupe identitaire à base filiatif ou géographique, donc à des appellations régionales et communales. Préféré à ‵démonyme′.
étymologie¹ populaire (angl. folk etymology), voir paronymie.
exonyme¹ (angl. exonym) : L’ ‵autonyme′ est le terme par lesquels les locuteurs d’autres langues ou ethnies désignent la langue ou l’ethnie en question. Anton. autonyme.
foncteur¹ (angl. functor ~ functional word ~ grammatical word, all. Synsemantikum) : Terme sémantique, le ‵foncteur′ est la classe de mots fonctionnels qui ne sont pas ‵référentiels′ et donc ne peuvent pas servir seuls – sauf quelques exceptions – et ont pour fonction de lier les mots référentiels syntaxiquement, soit entre eux, soit avec ce qu’on décrit. Préféré à ‵mot-outil′. Anton. mot référentiel.
gentilice¹, voir phylonyme.
géomorphonyme¹ (angl. geomorphonym) : Un ‵géomorphonyme′ est un terme un peu superflu du point de vue toponomastique pour dire ‘nom de colline, côteaux, vallée, plaine, plateau, etc.’, c’est-à-dire d’une caractéristique physique de l’environnement terrestre.
glottonyme¹ (angl. glottonym) : Le ‵glottonyme′ est le terme pour désigner le nom d’une langue ou d’un dialecte.
grammaticalisation⁵ (angl. grammaticalisation) : La ‵grammaticalisation′ est la réduction évolutive d’une ‵locution′ (composée de plusieurs mots, évidemment) en un seul mot. La grammaticalisation est un processus évolutif qui montre divers degrés d’évolution atteignant à la fin du processus un sens nettement différent des mêmes composants en tant que locution. Des exemples bretons sont : keta ! ‘hein !, n’est-ce pas !’ < n’eo ked, ta ? ‘n’est ce pas ?’ | goac’h-ret ‘vous savez’ < goud a walc’h ret ‘vous savez bien’ | dianna ! ‘je t’en prie !’ < da vianna ‘du moins’.
hagiotoponyme¹ : L’ ‵hagiotoponyme′ est un terme technique se reportant à tout toponyme qui à un nom de personne ajouté à un composant commun à caractère écclesiastique. La plupart des hagiotoponymes comprennent des composants de base comme ploue, lann³, log, iliz, chapel, feunteun ou le titre sant. Certains hagiotoponymes ne comprennent que le nom de saint sans aucun ajout.
hagionyme¹ (angl. hagionym) : L’ ‵hagionyme′ est un terme technique équivalant à ‘nom de saint’. Contrairement à d’autres sous-catégories de noms de personnes, l’hagionyme à la distinction d’être le nom d’un personnage qui se duplique et se repand en tant que nom de culte. Il y a sans doute des cas où un hagionyme représente directement l’influence d’une personne importante pendant sa vie, mais la plupart des hagionymes qui se répétent relèvent de l’influence d’une culte et représentent souvent des possessions ou juridictions territoriales d’établissements écclesiastiques voués au patronage d’un saint. Il est assûré que certains noms de personnes inclus dans des toponymes à caractère écclesiastique de la période de l’établissement des Bretons en Armorique (Ve–VIIe siècles de l’Ere chrétienne) ne sont points des saints mais des personnes sans prétention à la sainteté, comme le Konver de Plougonver (22) qui n’est autre que Conomor, personnage royal attesté du VIe siècle et devenu tyran oppresseur des saints dans des légendes des saints bretons.
hapax¹ : Terme lexicographique à l’origine, le ‵hapax′ se reporte à une forme écrite que l’on ne recontre qu’une fois et à laquelle on ne doit l’utiliser en élaborant une argumentation qu’avec circonspection. Il n’y a aucune raison de ne pas étendre l’usage de hapax pour des formes orales rencontrées qu’une seule fois.
hydronyme (angl. hydronym) : Le terme ‵hydronyme′ est un toponyme qui se reporte à un cours d’eau. Contrairement à beaucoups de définitions de ce termes nous l’étendons pas un un entendu d’eau, qui pour nous est simplement un ‵anoïconyme′ aqueuse. Pour un toponymiste, l’attribut distinctif d’un hydronyme est d’ordre pratique qu’il ne peut toujours se classer sous une seule commune puisqu’il peut traverser plusieurs communes s’il est long et même quand il est court il forme souvent la limite entre une commune et une autre faisant en sorte qu’il est plus aisé de traiter tous les hydronymes à part des listes communales (mêmes ceux qui sont restreintes à une commune) ; cf. ‵toponyme linéaire′.
hypocoristique¹ (nom …) | hypocoristique² (angl. hypocoristic) : Le terme ‵hypocoristique′ désigne la forme affectif d’un nom de personne, souvent raccourcies (ex. Tudi pour Tudal), parfois allongées (ex. Tudalou pour Tudal). Le lien entre les formes hypocoristiques préservées dans la toponymie bretonne et leur noms d’origine cesse d’être perçu dans la plupart des cas ; cf. ‵diminutif′.
lexical² (mot), voir mot référentiel.
linéaire² (toponyme …) | linéarité⁵ (angl. linear toponym) : Un ‵toponyme linéaire′ est un toponyme qui se reporte à une localisation qui n’est pas attachée à un ‘lieu’ mais qui traverse l’espace géographique comme le ferait une ligne ou une corde. Les instances les plus clairs d’un toponyme linéaire est un ‵hydronyme′, c’est-à-dire un cours d’eau, et surtout des rivières ou des courants océaniques qui traversent des larges espaces géographiques. Beaucoup d’ ‵odonymes′, c’est-à-dire des voies peuvent aussi s’étendre à travers la campagne. Finalement certains ‵oronymes′ ou montagnes peuvent être linéaires s’il s’agit, par exemple, de cordillères comme les Andes, en Amérique du Sud, ou ar Mine-du (= les Montagnes-Noires) en Bretagne. La plupart des toponymes linéaires sont des rivières et nous les classifions comme ‵hydronymes′, laissant à ‵toponyme linéaire′ le rôle un peu philosophique de rappeler que tous les ‘noms de lieux’ ne sont pas forcément des ‘lieux’ dans le sens entendu ordinairment. Antons. toponyme ponctuel et toponyme aréal.
locution¹ | locutionnel² (angl. idiom, phrase) : Une ‵locution′ se reporte à un groupe de mots qui tend à constituer une unité lexicale, ayant un sens unitaire et se comportant, du point de vue grammatical, comme un mot unique. Les toponymes sont un type parfait de locution puisque bien que majoritairement composés de deux mots sans apport verbal (les mots étant souvent reconnaissables comme tels), ils se comportent comme des locutions unitaires, des noms. Pour beaucoup de toponymes, la différence entre leur statut de nom, et celle de locution n’est pas tout-à-fait résolue pour les locuteurs qui les connaissent et c’est là une illustration de la nature dynamique et évolutive de la toponymie traditionnelle qui provient de la ‵grammaticalisation′ de courtes locutions descriptives qui finissent par aboutir à ce qui ne seront que des noms à référence géographique sans autre sens ; voir aussi proposition.
macrotoponyme (angl. macrotoponym) : Un ‵macrotoponyme′ se reporte à de référents qui occupent une espace plus vaste qu’un ‵oïconyme′ ou ‵anoïconyme′ typique, en bref, à ce que nous définissons comme ‵toponyme aréal′. Celà recouvre des jurisdictions administratives locales (paroisse, commune, trève, etc.), des districts plus étendues (canton, pays), des régions administratives ou pas (département, comté, région), des pays, des continents, mers, océans, cordillères (en ne se préoccupant que des toponymes terrestres). Pour un toponymiste, l’attribut distinctif d’un macrotoponyme est d’ordre pratique qu’il ne peut se classer sous une seule commune et donc qu’il doit être traité à part des listes communales. Un exemple d’un macrotoponyme en Bretagne est ar Mine-du (fr. Les Montagnes Noires) qui s’étend sur plusieurs communes d’est-en-ouest. Un autre est Poc’her (fr. Le Poher) qui est une ancienne jurisdiction médiévale dont les limites sont pour nous aujourd’hui floues.
matronyme¹ (angl. matronym), voir patronyme.
mélioration⁵ | mélioré³ | méliorer⁴ (angl. melioration) : Le phénomène par lequel le sens d’un mot se rehuasse et se revalorise quant à son contenu sémantique. Anton. péjoration.
métaqualifieur¹ (angl. metaqualifier) : Terme d’analyse toponymique Xxx
microtoponyme (angl. microtoponym) : Un ‵microtoponyme′ se reporte le plus souvent à un ‵anoïconyme′ qui represente un nom de parcelle (champ) de terre mais peut aussi se reporter aux noms de rochers, croix, voies, etc., en bref, tout ce qui n’est pas ‵oïconyme′. Les ‵thalassonymes′, toponymes de la mer et du littoral, sont constitués de noms de criques, anses, baies, chenaux, promontoires, roches, bas etc., dont la plupart sont à classer comme microtoponymes. Pour un toponymiste, des facteurs distinctifs dissocient les microtoponymes des oïconymes, facteurs que nous enumérons ici :
- ils sont beaucoup trop nombreux pour être étudiés méthodiquement côte-à-côte des oïconymes ;
- ils sont des toponymes connus de beaucoup moins de personnes, puisque dépendants des exploitations (bien qu’il faut aussi reconnaître que l’entraide des voisinages était très important autrefois) ;
- leurs traces documentaires sont beaucoup plus menus que pour les oïconymes et assez souvent inexistants.
Ainsi, bien qu’il soit possible d’étudier la totalité des toponymes d’une commune avec les microtoponymes inclus, dans un travail plus général, portant sur plusieurs communes, comme le HLBI, on ne peut espérer tout couvrir adéquatement. Pour tel travail de recherche toponomastique il est conseillé de se limiter soit aux oïconymes, soit aux microtoponymes. Deux travaux de microtoponymie ont été soumis comme thèses universitaires pour la Basse-Bretagne : Plonéis (1982) ‘Microtoponymie des Monts d’Arrée’ et Cornec (1996) ‘Microtoponymie du canton de Briec’. Ni l’un ni l’autre ont pu fournir les prononciations locales de la plupart des microtoponymes et sa se comprend, le nombre s’élevait à plus de 55,000 pour les 9 communes du Monts-d’Arrée que Plonéis avait choisi d’étudier (Plonéis 1982: 12) et 20,000 pour les cinq communes du canton de Briec (Cornec 1996: 24).1On devrait se méfier de correspondre le nombre des noms de parcelles aux nombre de toponymes, ces derniers devraient être toujours moindres que ces premiers. Quiconque à examiné les cadastres anciennes du XIXe siècle sait pertinemment que beaucoup de parcelles qui s’avoisinent portent les mêmes noms. Au-délà d’un certain laxisme qu’on pourrait soupçonner dans le déroulement des enquêtes gargantuesques de ces temps face aux nombre écrasantes de parcelles à répertorier et les possibles témoignages contradictoires qu’ils auraient pu recueillir, le fait que plusieurs parcelles avoisinantes aient portés le même nom nous révèle qu’ils avaient été démembrées auparavant – et sans doute assez récemment – de parcelles à superficies plus grandes. Cela n’empêche pas qu’il y aurait eu des ‵spécifieurs′ pour la plupart de ces démembrements (positionnels ou le nom de leur propriétaire) mais le cadastre ancien à ses limites. Sur la côte, les chercheurs léonais Madeg, Pondaven, Riou (1991–2004) ont complété un collecte énorme sur tout le littoral du Léon amassant les prononciations de quelques 20,000 ‵thalassonymes′ publiés dans 14 tomes. Leurs enquêtes leur ont prit 19 ans et dépassent de loin les 9,000 thalassonymes recueillis et publiés pour toute la Basse-Bretagne par le projet de longue haleine de l’amiral Dyèvre publiés entre 1949–71 dans les Annales Hydrographiques (Riou 2018).
Pour les études consacrés à la microtoponymie, nous prônons l’usage et la publication de cartes montrant leur situation géographique puisque encore plus que les – un beau exemple de cette approche est donné dans le travail de Foxall cartographiant et nommant tous les parcelles du comté de Shropshire, Angleterre (Foxall 1980).
En dépit du partage de travail que nous préconisons, un nombre de microtoponymes se verront publiés dans les listes communales du HLBI sous la rubrique Anoïconymes. Il s’agit surtout de croix, de rochers évidentes, etc. . A vrai dire, ces listes ne prétendent pas à l’exhausivité comme la liste des Oïconymes mais ont pour but de traiter tout anoïconyme qui se porte sur les cartes de l’IGN ou des cadastres et d’autres sources cartographiques, majeur ou mineur.
nom¹ de famille² (angl. family name, br. hano familh), voir surnom fixe.
nom¹ (de personne²) (angl. personal name, br. hano) : Le nom de personne est le nom ‘de base’ que porte un individu. Préféré au ‵nom de baptême′ (une locution trop centrée sur les usages chrétiens) et au ‵prénom′ (qui, strictement, ne peut que désigner le nom de personne là où il existe un surnom). Pour exemple, la plupart de saints bretons et des personnages connus à l’époque du Bas Moyen Âge en Bretagne ne peuvent être décrits comme ayant des prénoms étant que les surnoms ne s’utilisaient pas.
numéral¹ | numéral² (angl. numeral) : Terme de ‵syntaxe toponymique′, le ‵numéral′ est un terme d’analyse toponymique se reportant à une catégorie particulière de composition qui modifie le ‵référenteur′ où le ‵qualifieur′, exx. : an Tergroaz (Landeleau) < an + teir + kroaz | Vri-naoudour (Quemper-Guézennec/Plourivo) < fri + an + daou + dour | Pontrivenn (Cléden-Poher) < pont + tri + penn. Préféré à ‵adjectif numéral′, ‵déterminant numéral′, ‵composant tertiaire′.
odonyme¹ (angl. hodonym) : Un ‵odonyme′ est un terme un peu superflu du point de vue toponomastique pour dire ‘nom de voie (sentier, venelle, chemin, rue, route. itinéraire)’. Comme tout toponyme urbain (places, bâtiments publics, etc.), les noms de rues sont classés comme ‵urbonymes′ tandis que les noms de routes, chemins, sentiers rurales sont classés comme ‵anoïconymes′.
oïconyme¹ (angl. oiconym, all. Oikonyme) : Le terme ‵oïconyme′ est un toponyme qui se reporte à un ‵habitat′ (habitation ou un groupement d’habitations). Celà pourrait être un demeure permanent là où les habitants vivent de la cultivation, l’élevage ou la pêche, ou un lieu de demeure éphémère de nomades (pastoralistes, chasseurs-cueilleurs, pratiques de transhumances, nomadismes). Ce néologisme est basé sur le concept utile défendu par les géographes françophones d’une opposition entre l’ ‵érème′ et l’ ‵écoumène′, c’est-à-dire entre les terres inhabités et les terres habités, pour plus de détails, voir ‵anoïconyme′. Le terme ‵oïconyme′ est employé par les savants centre européens et balkaniques – parfois dans le sens de ‵polionyme′ – et on trouve ce terme employé en français par des savants roumains. Anton. anoïconyme.
onomastique¹ | onomastique² (angl. onomastics) : Le terme ‵onomastique′ se reporte à l’étude des noms propres (de personne, de lieu, de produits). Il inclut la ‵toponomastique′.
opaque² | opacité⁵ (angl. opaque) : Terme sémantique se reportant à l’indéchiffrabilité d’un toponyme à un locuteur moyen de la langue dans laquelle le toponyme a été nommé ; cf. ‵attraction paronymique′. Préféré à ‵obscur′. Anton. transparent.
oronyme¹ (angl. oronym) : Un ‵oronyme′ est un terme un peu superflu du point de vue toponomastique pour dire ‘nom de montagne’.
patronyme¹ (angl. patronym) : Employé abusivement en français comme pendant technique de la locution courante ‵nom de famille′, le ‵patronyme′ (ou le ‵matronyme′, quand on veut préciser, ou ‵surnom filiatif′ quand on veut dépréciser) est un surnom qui emploie le nom du père pour mieux distinguer des personnes ayant le même prénom. Le système patronymique est bien connu pour le Pays de Galles (noms en ab) et les pays gaéliques (noms en mac) où l’officialisation du système des surnoms fixes (héréditaires) par les autorités anglaises portèrent un coup mortel au système patronymique indigène qui existait auparavant (jusqu’au début du XIXe siècle dans les régions les moins anglicisées du Pays de Galles !). Le système patronymique ne se bornait pas à un patronyme dans l’usage, mais à une chaîne de patronymes (angl. patronymic string) qui s’apparentait à une généalogie patrilinéaire de l’individu. Des écrits faisant référence aux individus du peuple montre la banalité de châines patronymiques à trois composants (c.-à-d. X (fils) de X (fils) de X) dans les régions galloisantes du XIXe siècle et régions gaéliques au XXe siècle. L’existence d’un système patronymique chez les Bretons continentaux semble indiquée par les noms de famille contenant ab, la forme réduite de vab, forme mutée de mab ‘fils’, préservés dans les surnoms fixes surtout dans le Léon : Abalan | Abôtred | Apkrall | Apkwegen | Abomez | Abyann | Abernod | Abolier | Apkwilyerm | Apamon | Aperri (AFBL: 39–50). L’existence de ce type de patronyme avec des noms de personne d’origine française (Ernault | Olivier | Guillaume | Hamon | Henri) suggèrent la perpetuation de ce système patronymique de surnoms dans l’ouest du Léon jusqu’au XIIIe siècle au moins. Il existe un soupçon d’exemples contenant le patronyme au lieu d’un nom dans la toponymie bretonne ailleurs que dans le Léon qui suggère que le système patronymique s’étendait aux autres régions de la Basse-Bretagne : Kerbeven (Kergrist-Moëlou 22), officiellement Kermabeven | Kervokôn (Maël-Carhaix 22), officiellement Kermabconan | Ti-burb (Plonévez-du-Faou), officiellement Ty Mab Urvoas (tous contenant une forme mutée vab à l’origine – Kêr vab Even, Kêr vab Konan, Ti vab Urvoaƶ –, avec une lénition régulière due à la construction génitive et qui explique l’amuïssement du consonantisme initial à ab qui étant lui-même innaccentué perd son vocalisme pour ne laisser que la consonne b).
péjoration⁵ | péjoré³ | péjorer⁴ (angl. pejoration) : Le phénomène par lequel le sens d’un mot se déprécie et se dévalorise quant à son contenu sémantique. Anton. mélioration.
phrase¹ | phrasal² (angl. sentence) : Une ‵phrase′ est une énonciation autonome qui a généralement son propre sujet et son propre verbe. La phrase simple est une ‵proposition′, mais une phrase complexe peut contenir deux ou plus de ‵propositions′ qui peuvent êtres classifiées en termes de subordination, coordination ou juxtaposition. Sur le plan de l’analyse syntactique, nous préférons d’employer le terme ‵proposition′ que la locution ‵phrase simple′. Voir proposition, locution.
phylonyme¹ (angl. clan name) : Le ‵phylonyme′ est un nom collectif pour plusieurs familles et individus qui réclament descente d’un même ancêtre. Typique des sociétés clanniques moins à travers le monde, dans le monde néo-celtique les phylonymes au sens propre du mot n’existent que dans les pays gaéliques qui ont gardés un système patronymique (mac) en tandem avec un phylonyme (Ó).2Il est un peu déroutant que certains patronymes à l’origine devinrent des phylonymes dans les pays gaéliques, et ce depuis le XIe siècle. Les célèbres MacDonalds d’Écosse (Mac Dhomhnuill) représentent donc bien un phylonyme, quoique ce phylonyme contient un composant patronymique. On peut, sans trop de tort employer ‵phylonyme′ pour le pluriel des surnoms fixes bretons (ex. ar Veganed | ar Garyaoued | ar Vadeyen) mais peu-être moins avec des locutions collectives équivalantes avec re ‘ceux’, tud ‘gens’, gouenn ‘race’, etc. (AFBL: 13–14). Préféré à ‵gentilice′.
phytotoponyme¹ (angl. phytotoponym) : Le terme ‵phytotoponyme′ est un toponyme qui se reporte au milieu végétal (plante, buisson, arbre) ou (bosquet, bois).
polionyme¹ (angl. polionym) : Un ‵polionyme′ est un terme un peu superflu du point de vue toponomastique pour dire ‘nom de ville / métropole’. Ne pas confondre avec ‵urbonyme′, qui pour le HLBI à un sens différent.
ponctuel² (toponyme …) | ponctualité⁵ (angl. punctual toponym) : Un ‵toponyme ponctuel′ est un toponyme qui se reporte à un ‘lieu’, un ‘point’ géographique défini. Bien sûr il y a une différence énorme entre la superficie du ‘lieu’ appelé Brest et an Eneskrenn, une île en Plougastel-Daoulas qui lui fait face, et ce qui plus est, le lieu qui est sous-entendu par l’étiquette Brest est assez différent pour la métropole existante aujourd’hui que le château et la promontoire auxquels le nom se reportait seul à l’origine jusqu’au début du XVIIe siècle. Des lieux nommés ne prennent pas seulement une envergure tout à fait autre de leurs débuts, comme avec Brest, mais se déplacent parfois au gré des décisions du pouvoir. Une autre indication de la malléabilité de précision des toponymes sont les toponymes dupliqués avec le spécifieur –goz (aussi bien que –neveƶ) attestent ces déplacements géographiques de toponymes (attention à des toponymes qui comme Koskaraez ‘le Vieux Carhaix’ (Bulat-Pestivien 22), à 27 km au nord-est de la ville de Carhaix, est un ‵toponyme émulé′ plutôt qu’une localisation partagée). La malléabilité de l’emploi des toponymes peut amener à des transferts de toponymes comme dans le cas de Tregastell (= Trégastel, Côtes-d’Armor), nom de paroisse et commune, qui était situé dans les terres, mais qui se déplaça en prenant le dessus sur le toponyme pré-existant de Zantez Annañ dans la première moitié du XXe siècle quand ce dernier lieu, situé sur le littoral, dévint station balnéaire plus importante que le bourg de Tregastell (il reste à savoir est-ce que les bretonnants de la commune ont adopté cette transfert ou migration de ce toponyme). Attention à ne pas confondre les categories ‵toponyme transféré′ avec ‵toponyme émulé′. La majorité écrasante des toponymes sont du type ponctuel plutôt qu’aréal ou linéaire, donc la banalité de cette aspect risque d’être sous-évalué. Nous rappelons, dans un esprit un peu philosophique, que le concept de ‘lieu’ est malléable et élastique, sujet au changement, et que la relation d’un lieu à un toponyme n’est pas directement équivalent : la relation entre le lieu indiqué et le toponyme peut se comparer à la relation entre la phonétique et la phonémique – le toponyme étant une étiquette linguistique significative qui permet à la société humaine d’organiser l’espace géographique terrestre. Antons. toponyme aréal & toponyme linéaire.
positionneur¹ (angl. positioner) : Terme de ‵syntaxe toponymique′, le ‵positionneur′ est un terme d’analyse toponymique se reportant à une catégorie particulière de composition qui place le lieu par rapport à un qualifieur substantif, donc dans l’exemple Penn-ar-hoad ‘le bout du bois’, penn ‘bout, extrémité’ est le positionneur qui se place en rapport avec ‘le bois’. Notez que les toponymes à ‵positionneurs′ ne comprennent généralement pas de ‵référenteurs′, une exception semble être Ti-var-lenn (Landudec 29). Des composants positionneurs typiques en breton sont : barr, penn, leyn, lost, tal, torr, traoñ.
possible² | possibilité⁵ (angl. possibility) : Terme employé dans son usage courant, mais pour une hypothèse moins prometteuse, voir ‵concevable′, et pour une hypothèse encore plus prometteuse que ‵possible′ ; cf. ‵axe de certitude′.
prénom¹ (angl. first name, br. hano-bian), voir nom de personne.
probable² | probabilité⁵, voir vraisemblable.
proposition¹ | propositionnel² (angl. clause) : Une ‵proposition′ est compris en général comme la partie d’une phrase complexe qui a généralement son propre sujet et son propre verbe mais est, soit liée (proposition juxtaposée, proposition coordinée), soit dépendante (proposition subordonnée). Par elle-même, la phrase simple équivaut à une proposition et nous préférons discuter les schémas syntactiques à partir du niveau plus basique qu’est la proposition (ou phrase simple, si l’on préfère) qu’à partir d’un niveau plus complexe qu’est la phrase. Quoi qu’il en soit des préférences temrinologiques, il est un fait que les noms de lieux bretons ne sont jamais des propositions (ou des phrases simples, si l’on préfère), mais sont au plus des ‵locutions′. Cela est vrai pour le gallois aussi, bien qu’on y atteste dans des textes médiévaux gallois une poignée d’exemples des noms de lieux (non localisés et donc peut-être inexistants) qui ont un composant verbal formant une proposition subordonnée relative qui à fonction de ‵qualifieur′ au ‵référenteur′ topographique, XXX. Nous croyons que des propositions constituent des composants assez communes dans la toponymie des populations autochtones algonquines du Canada [REFS]. Voir phrase, locution.
pseudonyme (angl. pseudonym) : Le ‵pseudonyme′ est le terme pour désigner un nom autre que le nom de baptême d’une personne. En Basse-Bretagne le nom de plume est un fait littéraire et on parle de ‵nom bardique′ dans les cercles littéraires des bretonnants, étant donné que les hommes de lettres de la renaissance littéraire du breton au tournant du XXe siècle adhéraient au Gorsedd des Bardes de Bretagne établi en 1900.
qualificateur¹, voir qualifieur.
qualificatif¹ (angl. adjective) : Nous avons préféré ‵qualificatif′ à ‵adjective′ pour les mots qui sont descriptives. Ne pas confondre avec ‵qualifieur′ qui a un sens plus étendu.
qualifieur¹ | qualifiant² (angl. qualifier) : Terme de ‵syntaxe toponymique′, le ‵qualifieur′ est un terme d’analyse toponymique se reportant à une catégorie particulière de composition qui qualifie le ‵référenteur′. Les qualifieurs les plus simples sont des adjectifs, donc dans l’exemple ar Rungwenn, le qualifieur est l’adjectif gwenn ‘blanc’ puisqu’il qualifie le référenteur ar Run ‘la colline’. Il ne faut pas confondre qualifieur avec adjectif, dans l’exemple Run-ar-vilin, le substantif ar vilin ‘le moulin’ est le qualifieur de Run ‘colline’. Dans les deux cas cités, l’adjectif gwenn et le substantif milin sont tous deux qualifieurs. Il en va autrement de ar Vilinvenn ‘le moulin blanc’, où milin est le référenteur. Certains toponymes sont composés seulement d’un qualifieur, ex. ar Gelenneg ‘lit. le housseux, fig. la houssaie’ où un référenteur est sous-entendu sans qu’il soit explicité. Préféré à ‵qualificateur′, ‵composant secondaire′. Ne pas confondre avec ‵modifieur′ (angl. modifier) qui, pour nous, sont des qualifieurs d’adjectifs comme tre ou un tamm-bian dans des collocations comme mad-tre ‘très bon’ ou des phrases comme un tamm-bian genaoueg ‘un petit peu bête’.
réanalyse¹ (lexicale) | réanalysé³ | réanalyser⁴ (angl. lexical reanalysis) : La ‵réanalyse lexicale′ est un type de ‵paronymie′, qui conduit au remplacement d’un terme contenu dans un toponyme – terme obscure d’habitude – par un autre terme, d’habitude plus compréhensible, exx. : Koutilli (Ergué-Gabéric) ‘couteaux’ qui provient d’un ancien Cutullic 1540, Cutuillic 1666, contenant le substantif kutuyl ‘cueillette’); Keraskell (Ergué-Armel) Keransquer 1540, Kerasquel ; cf. ‵paronymie′, ‵refaçonnage′. Préféré à ‵remotivation′.
refaçonnage¹ (morphologique) | refaçonné³ | refaçonner⁴ (angl. morphological remodelling) : Le ‵refaçonnage′ est un type de ‵paronymie′, le pendant morphologique de la ‵réanalyse lexicale′. Il se reporte à un changement de forme motivé par des rapports morphologiques comme le refaçonnage de la racine d’un pluriel sur la forme du singulier, p. exx. : lueyou ou lueou au lieu de liou ~ leou dans une bonne partie de l’aire KLT, refaçonnage basé sur le singulier lue ‘veau’ ; cf. ‵paronymie′, ‵réanalyse′.
référent¹ (angl. referent) : Terme sémantique, le ‵référent′ est la réalité (objective ou imaginée) à laquelle le ‵référenteur′ se reporte.
référenteur¹ | référentiel² (angl. linguistic referent) : Le ‵référenteur′ est un terme de ‵syntaxe toponymique′. Traditionellement, le ‵référent′ se reporte à la réalité non-linguistique (objective ou imaginée) à laquelle le mot se reporte (équivalant donc au ‵signifié′ de Saussure), ce qui a amené certains linguistes à déclarer ‘qu’il n’y a pas de référent dans le dictionnaire’. En tant que terme d’analyse toponymique, nous utilisons le néologisme ‵référenteur′ pour le référent linguistique – en contraste avec le référent propre ou réel – pour le mot noyau lexical du toponyme, celui qui décrit le phénomène auquel le toponyme tout entier se reporte. En général, le référenteur en breton est le composant ‘de base’ d’un toponyme. La plupart des toponymes ‵simplexes′ sont composés d’un référenteur avec article, exx. ar Hastell, ar Hoad, etc., et souvent les formes historiques révèlent un qualifieur qui a été écarté, ex. ar C’hastell (Spézet), anciennement Kastell Speyed. Il existe des toponymes ne contenant pas de référenteur, mais simplement un ‵qualifieur′ avec le référenteur sous-entendu, p. ex. ar Gelenneg ‘le [terrain] housseux, le [terrain] plein de houx’ (type toponymique qu’on trouve traduit occasionellement du breton en français comme la Houssaie). Préféré à ‵composant de base′.
référenteur-positionneur¹ (angl. referentor-positioner) : Un terme parapluie pour un mot qui peut être, soit ‵référenteur′, soit ‵positioneur′, suivant le contexte. L’exemple classique dans la toponymie bretonne est penn qui est quelquefois référenteur, signifiant ‘tête’ (ex. Pennöen ‘tête de bœuf’), mais surtout – et les exemples sont légions – positionneur, signifiant ‘bout’ (ex. Penn-ar-pont ‘bout du pont’). En général des mots de ce type seront déisgnés soit ‵référenteur′, soit ‵positioneur′, suivant le contexte.
référentiel² (mot …) (angl. content word, all. Autosemantikum) : Terme sémantique, les ‵mots référentiels′ sont les étiquettes lexicales avec lequel on identifie la réalité objective (ou imaginée). Contrairement aux ‵foncteurs′, il peuvent s’auto-suffire pour une communication de base, comparer le français ‘petit-nègre’. Le mot référentiel classique est le nom (substantif) mais on y inclut aussi les verbes et les adjectifs. Préféré à ‵mot à contenu′, ‵mot lexical′. Anton. foncteur.
secondaire (composant …) (angl. secondary component), voir qualifieur.
siglaison¹, voir acronyme.
simplexe¹ (angl. simplex) : Terme d’analyse toponymique se reportant à un toponyme qui ne contient qu’un seul composant (ordinairement avec article défini) étant souvent une version abrégée d’un toponyme plus complexe. Des exemples de toponymes simplexes sont : Kastell pour Kastellpaol (= St-Pol-de-Léon) | ar Pont pour Pontekroaz (= Pont-Croix). Certains toponymes simplexes fort anciens ont toujours été simplexes (au vu de la documentation historique) : Prad (= Prat) | ar Zent (= Le Saint).
singulatif¹ (angl. singulative) : Le ‵singulatif′ est un terme plus précis que le ‵singulier′ puisqu’il désigne seulement le suffixe singulatif –enn qui s’ajoute à la racine qui lui exprime un ‵collectif′ (terme plus précis pour un pluriel contrastant avec un singulatif). L’emploi du singulatif permet au breton – et d’ailleurs à sa langue sœur, le gallois – de distinguer le nombre en tripliqué : coll. onn ‘frêne’ sg. onnenn ‘(un) frêne’ pl-sgl. onnennou ‘(plusieurs) frênes’. Des exemples en toponymie sont : an Onnennou (Guiscriff), ar Bodennaou (Glomel), an Avalennou (Berrien), ar Favennou (Plouvorn).
sobriquet¹ (angl. nickname, lat. cognomen) : Nous employons ‵sobriquet′ pour une ‵épithète′ un peu facétieux, soit valorisant ou dévalorisant, accolé au ‵nom de personne′.
spécificateur¹, voir spécifieur.
spécifieur¹ (ordinaire) | spécifié³ | spécifier⁴ | spécification⁵ (angl. specifier) : Terme de ‵syntaxe toponymique′, le ‵spécifieur′ est un terme d’analyse toponymique se reportant à une catégorie particulière de composition qui différencie des lieux dans un voisinage qui partagent le même nom. Une analyse trop méchanique des composants d’un toponyme rendrait illogique des noms comme Kerbraz-vian & Kerbraz-vraz (Plouégat-Guérand), ar Gosker-neve (Plomelin) : dans des toponymes de ce type il faut comprendre qu’il y a le toponyme de base suivi d’un spécifieur et que ce spécifieur ne spécifie que le toponyme en tant que nom et sans considération aux composants mêmes du toponyme de base. La distinction entre spécifieurs et leur toponyme de base, dont le sens ne compte plus, explique qu’on peut facilement en breton ajouter un spécifieur à un toponyme quand même qu’il ne serait pas breton (ex. ar Bell-vu-goz & ar Bell-vu-neve en Primelin), d’ailleurs les formes officielles ne se privent pas d’ajouter des spécifieurs français à des toponymes bretons (exx. le Grand-Kergariou & le Petit-Kergariou (Clohars-Carnoët) | le Haut-Kergornou & le Bas-Kergornou (Plouguernével) – mais, s’il est assez aisé de remplacer Grand-/Petit– par –vraz/-vian, la paire spécifieure française Haut-/Bas– se traduit de plusieurs manières selon le district). L’application d’une approche mécanique à l’analyse des composants de ces types de toponymes à apparence linguistique ‘hybride’, ne tient pas compte de l’aspect temporel qui nous enseigne qu’un spécifieur apparaît toujours après le toponyme de base, jamais avant lui ni même simultanément avec lui. Un composant spécifieur est donc une catégorie secondaire séparée des composants de base d’un toponyme, une catégorie grammaticale qui s’est développée après l’établissement du toponyme qu’il spécifie. Des exemples typiques de ‵spécifieurs adjectivaux′ dans la toponymie breton sont (sans oublier qu’ils sont souvent appariés pour besoins de différentiation) : -vraz/-vian | –izella/-uella | –izel/-uel | –d’an-nec’h/-d’an-traoñ | –da-krwec’h/-da-traou | penn-/traoñ- | gorre-/goeled- | –läeƶ | –dialäeƶ/-diadraoñ/-dianaou | -d’ar-leyn/-d’an-diaz | –greyz | -goz/-neveƶ | –tosta/-pella | –zidreu | –all | –kuz-heol/-sav-heol. Notez que ces composants ne sont pas toujours spécifieurs, des fois le sens de braz est ‘grand’ et non ‘le plus grand’ comme dans Pont-praz Plougastell pour le Pont Albert Louppe qui traverse l’Elorn (Plougastel-Daoulas/Le Relecq-Kerhuon) et traoñ est aussi ‘vallée’ et pas ‘(le) bas, (le) fond’.
La façon dont le HLBI analyse les toponymes distingue les spécifieurs (‵spécifieurs adjectifs′, ‵spécifieurs à toponyme′) du toponyme de base par moyen d’une barre verticale le précédant ou le suivant, qu’on peut illustrer de la façon qui suit :
- Lost-ar-vern-vian [lost + ar + gwern | + bian]
- Lost-ar-vern-vraz [lost + ar + gwern | + braz]
- Ti-bôl Bröez [ti + np. Paol | + tn. Bröez]
- Ti-bôl ar Stumm [ti + np. Paol | + ndf. ar + stumm]
- Penn-ar-pradenno [penn + | ar + pradenn + -ou]
- Traou-ar-pradenno [traoñ + | ar + pradenn + -ou]
La mêmes conventions peuvent être employées pour des toponymes à spécifieurs dupliqués :
- Koad-an-traoñ-vian [koad | + da + an + traoñ | + bian]
- Koad-an-traoñ-vraz [koad | + da + an + traoñ | + braz]
Une paire de spécifieurs adjectivaux gorre-/goeled- ont un pendant de ‵spécifieurs substantifs′ … ar Gorre/… ar Goeled. Une autre méthode de spécifier un toponyme subdivisé avec un substantif est l’usage d’un anthroponyme (exx. Kerineg Berlived & Kerineg ar Gall & Kerineg Kaer & Kerineg Koant (Plestin)).
On remarquera que le spécifieur est presque toujours lénifié est constitue une ‵mutations contextuelle′. Ce lénition contextuelle est masquée à un certain degré par des phénomènes de ‵fortition-sandhi′ qui annulent la lénition des spécifieurs commençant par une occlusive fortis (exx. kreyz | koz | pella | tosta) mais bien que la recherche est loin d’être complétée, le nombre de spécifieurs non-mutées dans la toponymie bretonne ne semble pas très grande. Il n’est pas clair si la lénition du spécifieur ne se fait pas dans la toponymie bretonne suivant un toponyme de base masculin comme dans l’exemple des toponymes gallois.
Les spécifieurs ne différencient non seulement des toponymes avoisinants issus d’une subdivision historique, mais aussi des noms de lieux indépendants qui coexistent dans la même commune (ou même dans uen commune voisine). Pour cela l’emploi d’un autre toponyme plus important ou à caractère juridictionnel est commun (exx. Kergo Kernouez (Kernoues) | Kernevez Kergadavarn (Plouguerneau) | Kerguz Ker-ar-roue (St-Jean-Kerdaniel)) ou des spécifieurs substantifs qui soulignent le caractère topographique du lieu pour différencier deux toponymes identiques (exx. Kervloc’h an Dour & Kervloc’h Rhostrenn (Kergrist-Moëlou) | Kerneñye an Argoad & Kerneñye ar Lann (Kergrist-Moëlou) | Kernonn an Argoad & Kernonn an Arvour (Moëlan)). Les spécifieurs peuvent se dupliquer pour préciser de nouveaux toponymes : Koad-an-traoñ-vian & Koad-an-traoñ-vraz (Spézet) qui s’opposent tous deux à Koad-an-nec’h dans le voisinage | Tro-neve-vian & Tro-neve-vraz (Plouézoc’h), s’opposant à Trobeleg ou Trodibon tous deux dans le voisinage.3Le cadastre de 1820 nous apprend que Koad-an-traoñ & Koad-an-nec’h eux mêmes étaient abrégés de Koad an Henyer-d’an-traoñ & Koad an Henyer-d’an-nec’h d’après un hameau avoisinant nommé an Henyer.
La grammaire bretonne implique des différences substantielles entre un substantif tout seul (le composant de base dans un toponyme simplex) et un substantif dans une phrase génitive (le composant de base dans un toponyme où il est défini par un autre substantif) qui constitue, sans doute, la forme la plus commune de toponyme. En breton – et dans tous les langues néoceltiques d’ailleurs – il est absolument réquis que le substantif tout seul ar vagor ‘le mur’ devient magor an ti ‘le mur de la maison’ une fois qu’il est qualifié par tout autre substantif. Cette règle d’interdiction de la duplication de l’article défini dans une phrase génitive simple (x ar vagor an ti) ou même son interdiction complète dans d’autre types de phrases génitives simples (x ar c’hi Yann ‘le chien de Yann’, x ar c’hi ma zud ‘les chiens de mes parents’) est de rigueur. Aucun bretonnant qui a le breton comme langue dominante ne penserait à dire autre chose que magor an ti, ki Yann, ki ma zud. Pourtant on trouve beaucoup trop d’exemples (et cela depuis le XIXe siècle [Devri s.v. Forest-Landerne] de toponymes écrits ar Forest Lannderne en breton, singeant la forme française La Forêt-Landerneau au lieu du simple Forest Lannderne. Evidemment, ce toponyme s’emploi dans sa version simplexe ar Vorest (notez la forme lénifiée de ce substantif féminin) [Madeg 2000: 26–27].
Il y a des exemples de l’usage d’un spécifieur qui déclenche la ‵démutation-contextuelle′ du toponyme de base (ex. ar C’herigou > Kerigou Tregondêrn (St-Pol-de-Léon) mais il est un fait saillant que là où on pourrait s’attendre à une pareil démutation du toponyme, conforme aux règles de syntaxe du breton, que le toponyme ne se démute pas, nous donnant donc ar Gernê devenant (ar) Gernê ar Hilliou plutôt que Kernê ar Hilliou (Plonévez-du-Faou). Si cela constitue une faute claire du point de vue de la grammaire du breton il ne l’est pas si clairement une faute dans le contexte de la toponymie bretonne, puisque les composants des toponymes – portant un sens propre à l’origine – deviennent peu-à-peu une unité linguistique indépendante fonctionnant comme une étiquette géographique au sein duquel ses composants pèsent moins, voire parfois rien. L’existence de deux articles définis dans une phrase génitive simple étant si contraire aux habitudes du breton, il vaut la peine de signaler que le toponyme précité est prononcé Gernê ar Hilliou plutôt que ar Gernê ar Hilliou qui sonne instinctivement faux à l’orale (ce qui n’a pas empêché l’auteur d’un livre sur les toponymes de cette commune d’écrire ses formes mimétiques un à un niveau un peu plus posé comme Ar Guerné-Zanclair, Ar Guerné-Gocolouarn etc.). Cet usage de garder la forme mutée d’un toponyme même avec un spécifieur substantif (mais sans réalisation de l’article défini) semble être la règle dans le Centre bretonnant, mais si nous pouvons nous fier à la représentativité des noms-types correspondants Kernevez + spécifieur substantif dans l’inventaire qu’en a fait Madeg [1996b: 62–64] dans le Léon, on trouve une tendance plus nette à la démutation dans ces mêmes contextes (28 exemples du toponyme-type Kernevez + spécifieur, sans article, sans lénition, avec seulement 11 exemples de ar Gernevez + spécifieur, avec la mutation gardée dans ces contextes). Ces exemples ne montrant pas de démutation-contextuelle se trouvent un peu partout dans le Léon mais on peut se demander si la méthode d’élicitation n’est pas pour rien dans ce résultat (Madeg [1996: 63] nous incite à le penser puisque bien que fournissant seulement kɛrˈne·vɛskyˈseol comme forme phonétique pour Kernevez-kuz-heol (St-Thégonnec) il ajoute immédiatement après : “Med aliez e gwirionez ‘Gêr Nevez Kuz Heol’.” [Madeg 1996b: 163]). Néanmoins, qu’une plus méthodique adhérence à la règle requérant la démutation de toponymes de base une fois un spécifieur substantif y est ajouté serait caractéristique du breton du Léon est concevable puisque ce breton est généralement plus posé que le breton des autres régions KLT et qu’on s’attendrait que l’article défini se réalise plus clairement là.
Globalement les chercheurs doivent comprendre que les spécifieurs substantifs ont une tendance à ne pas être employés souvent, voire du tout, selon les cas. Pour cette raison, dans certains cas, la version bretonne contemporaine du spécifieur à tendance à être tributaire de formes écrites anciennes et n’est démonstrablement pas une forme traditionnelle contemporaine, p. ex. le f de trev ‘habitation’ dans Eynez Trefladuz (Briec).4A l’orale, la forme de ce toponyme est plutôt an Eynez Trefladuz, avec la préservation de l’article défini qui, bien que non-grammaticale, dans ce contexte nous rappelle la hégémonie de la forme simplex de ce toponyme (an Eynez) dans l’usage oral. Cela est encore plus vrai des noms de communes qui n’avaient souvent besoin de spécifieurs que pour des homonymes situé à 50, voire 100 km, distance. Il est important qu’on comprenne qu’en général l’emploi de spécifieurs est moindre que l’emploi des toponymes de base, et cela surtout dans les noms de communes qui se différencient souvent qu’avec des lieux très éloignés de l’aire géographique assez restreint qu’est celle connue de la majorité des bretonnants traditionnels ; cf. ‵spécifieur fonctionnel′. Préféré à ‵spécificateur′. Anton. déspécification, collectif.
spécifieur¹ adjectival (angl. adjectival specifier), voir spécifieur.
spécifieur¹ fonctionnel (angl. functional specifier) : Le ‵spécifieur fonctionnel′ est une catégorie particulière de ‵spécifieur′ qui ajoute un substantif en tant que composant de base à un toponyme pré-existant pour former une construction génitive (du type néoceltique). Ce substantif est le plus souvent – mais pas exclusivement – un terme se reportant à une bâtiment à fonction particulière, d’où le terme ‵spécifieur fonctionnel′. Des exemples typiques de spécifieurs fonctionnels dans la toponymie bretonne sont : milin | maner | mereri | feurm | govel | kroasent | kroaz | (ti-)gar | ti-gard | (ti-)skol | (ti-)skluz. Une des différences fondamentales entre les spécifieurs fonctionnels et les ‵spécifieurs adjectivaux′ et les ‵spécifieurs à toponyme′ est qu’ils peuvent s’employer comme toponymes indépendamment des noms de lieux avec lequels ils sont associés (moyennant l’addition de l’article défini), p. ex. : ar Vilin | ar Maner | ar Vereri | ar Feurm | ar Hovel | ar C’hroasent | ar Groaz | an Ti-gar | an Ti-gard | an Ti-skol | an Ti-skluz.
Nous pouvons illustrer des exemples de spécifieurs fonctionnels par le moyen de Milin Gerleo (Trébabu) et Meyl Gerbéyan (Briec) contre les mêmes toponymes associés à des spécifieurs adjectivaux : Kerleo-vraz, Kerleo-greyz, Kerleo-vian (Trébabu) et Kerbéyan-vraz, Kerbéyan-vian (Briec). On notera que le spécifieur fonctionnel précède le toponyme tandis que le spécifieur ordinaire suit le toponyme comme toutes les langues néoceltiques et c’est une différence qui se retrouve à l’inverse en anglais (ex. Aston Mill ‘le moulin d’Aston’ & Lower Aston ‘le bas Aston’). Nous nous trouvons devant un problème d’analyse puisque nous pouvons analyser les toponymes bretons avec comme :
- Milin Gerleo [milin + tn. || kêr + np. Gleo] ou [milin || + tn. Kerleo]
- Kerleo-vian [kêr + np. Gleo | + bian] ou [tn. Kerleo | + bian]
Le deuxième choix (à droite) est préférable au premier (à gauche) puisqu’il semble évident que Milin Gerleo et Kerleo-vian sont nommés postérieurement au toponyme Kerleo (bien qu’il est concevable qu’il y pourrait y avoir des exceptions avec milin ‘moulin’ …), mais qu’en est-il de Kerleo-vraz qui – à priori – devrait être le Kerleo originel ? Ce problème s’exacerbe quand nous nous trouvons face à des toponymes différenciés par –izella et –uella puisque aucune indice nous permet de décider lequel des toponymes appariés ainsi est l’original. Face à cette ambiguité présente chez les spécifieurs adjectivaux quant à lequel des toponymes identiques est l’original, nous choississons en premier lieu d’analyser pareillement tous les toponymes de base avec spécifieurs adjectivaux (et cela contrairement aux toponymes avec spécifieurs fonctionnels) :
- Kerleo-vian [tn. Kerleo | + bian]
- Milin Gerleo [milin + || tn. Kerleo]
Mais ce traitement des ‵spécifieurs à toponyme′ peut porter ‘problème’ quant à l’interprétation de l’analyse, par exemple avec ce toponyme de base Kergalleg (St-Thois) :
- Kergalleg-kreyz [kêr + *kallag | + kreiz]
- Kergalleg-ijella [kêr + *kallag | + izella]
- Kergalleg-läe [kêr + *kallag | + ar + läeƶ]
- Kergalleg-vian [kêr + *kallag | + bian]
Nous ne savons pas lequels des trois premiers exemples de ce toponyme de base est l’originel et lesquels sont nommés postérieurement. En fait nous sommes certains que Kergalleg-vian serait plus correctement analysé [tn. Kergalleg | + bian] mais il serait étrange de le faire seulement là quand nous n’adoptons pas la même démarche pour les autres toponymes apparentés qui pourraient être dans la même situation. Nous avons donc décidé de simplifier l’analyse de toponymes avec spécifieurs adjectivaux sans tenir compte des réalités historiques (insaissisables dans beaucoup de cas, on doit le dire). Nous faisons le même dans un cas concernant les spécifieurs fonctionnels, quand il y a une paire de spécifieurs fonctionnels communs un se reportant au manoir, l’autre à la métairie ou la ferme. Devant l’impossibilité de savoir lequel est le plus ancien habitat, là où il est impossible de décider quel est le lieu nommé d’origine, nous nous résignons à les analyser de la façon suivante
- Maner Bornolo [maner + tn. || bronn + goulou]
- Meridi Bornolo [mereri + tn. || bronn + goulou]
La raison que nous n’analysons pas comme [maner + | tn. Bornolo] et [mereri + | tn. Bornolo] est que l’un ou l’autre des deux toponymes représentent le site originel, tandis que d’autres spécifieurs fonctionnels avec le même nom sont évidemment des exemples dérivés du nom, comme Mell Bornolo que nous analyserons comme [milin | + tn. Bornolo].
Là où des spécifieurs fonctionnels ne sont pas des bâtiments à fonction spécifique ils seront analysés de la même manière que les ‵spécifieurs à toponyme′ :
- Lann Kergastell [lann | + tn. Kergastell]
- Gwaremm Garz-zant [gwaremm + | tn. Garz-zant]
- Roz Kernonn [roz + | tn. Kernonn]
- Pont an Nañjilin [pont + | tn. an Nañjilin]
- Ti-neve Kernabadig [ti + neveƶ | + tn. Kernabadig]
Le dernier exemple, le toponyme-type an Ti-neveƶ suivit d’un nom de lieu, se rapproche aux bâtiments à fonction spécifique, mais n’en est pas un. Si un mot simple lann ‘lande’ dans Lann Kergastell (Landunvez) peut être interprété comme spécifieur fonctionnel d’un toponyme pré-existant (à savoir Kergastell), ceci est moins vrai pour la phrase penn ar lann ’bout de la lande’ dans Pennlann Zankler (Plonévez-du-Faou), puisque Pennlann ici est assurément un toponyme indépendant qui s’est vu accoler un autre toponyme, Zankler (une chapelle à presque 2 km de là), pour le différencier d’autres Pennlann dans la commune de Plonévez-du-Faou. Dans le cas de Lann Kergastell, l’analyse dépend du point de vue, soit le site du toponyme est spécifié par Lann du reste du hameau de Kergastell, soit le site est spécifié par Kergastell des autres exemples de toponymes avec Lann dans la localité. Pour les besoins de l’analyse formelle que nous présentons, dans les listes du HLBI, nous donnons préférence au deuxième point de vue.
La différence entre ‘spécifieur fonctionnel’ et spécifieur ordinaire peut s’illustrer de la façon suivante : un spécifieur fonctionnel (ex. Milin Gerleo) peut s’employer comme un toponyme simplexe (en tant que référenteur) pour le même lieu, p. ex. ar Vilin ‘le moulin’, tandis qu’un spécifieur ordinaire (ex. Kerleo-vian) ne peut s’employer qu’affixé à un toponyme, donc aucune possibilité d’employer bian ‘petit’ seul pour dénommer le lieu en question. (Il faut jamais perdre de vue que la notion de ‘lieu’ est bien plus souple qu’un simple coordonnée géographique, et si ‘le moulin de Kerleo’ ou ‘le petit Kerleo’ ont des coordonnées géographiques différentes de Kerleo-vraz ‘le grand Kerleo’, il n’empêche pas qu’ils sont tous englobés dans le même secteur qui s’appelle d’une manière générale Kerleo). Bien sûr, un spécifieur ordinaire peut être un autre toponyme, mais si effectivement ce ‘spécifieur à toponyme’ peut s’employer seul, il le fait seulement pour cet autre lieu et pas pour le lieu où il s’emploie comme spécifieur ; pour cela illustrer nous donnons les spécifieurs des trois exemples de Bellevue dans la commune de Hennebont (Bell-vu Sant Kardeg, Bell-vu er Parkeù, et Bell-vu Sañ Pyoz) qui se distinguent par l’emploi de toponymes plus importants auquels ils sont associes ou sont proches, et qui – employés seuls – ne peuvent pas se reporter aux Bellevues en question. Le Bellevue associé à la ville de Hennebont (1km au sud de la ville) se divise en manoir et métairie et le toponyme Maner Bell-vu er Parkeù (Hennebont) est un exemple d’un toponyme qui contient un spécifieur ordinaire aussi bien qu’un spécifieur fonctionnel que nous analysons de cette façon [maner + tn. || fr. belle + vue | + tn. Henbont]. Notez bien la différence entre spécifieurs fonctionnels qui précèdent une barre double (||), et les spécifieurs ordinaires qui suivent un barre simple ( | ).
spécifieur¹ substantif (angl. substantive specifier), voir spécifieur.
spécifieur¹ à toponyme (angl. place-name specifier) : Nous préférons l’emploi de ‵spécifieur à toponyme′ à ‵spécifieur toponymique′ puisque ce dernier peut se comprendre comme désignant tout ‵spécifieur′. Le spécifieur à toponyme est simplement l’usage d’un autre toponyme pour spécifier le toponyme de base (pour en savoir plus, voir sous ‵spécifieur fonctionnel′).
spéléonyme¹ (angl. speleonym) : Le terme ‵spéléonyme′ est un toponyme qui se reporte à un lieu situé sous la terre dans des grottes ou des galeries souterraines. Ce type de toponyme pourrait inclure, bien sûr, des grottes qui se trouvent sur le littoral, mais aussi les galeries des mines d’ardoise du Centre Bretagne qui étaient travaillées par un main d’œuvre presque exclusivement breton.
substantif¹ de condition² (angl. status substantive), voir surnom de condition.
surnom¹ adjectival² (angl. adjectival surname), voir surnom de condition.
surnom¹ de condition² (angl. status surname) : Le ‵surnom de condition′ est un surnom qui reflète la condition de celui à laquelle il est apposé. Il peut être un ‵substantif de condition′ qui exprime une origine ethnique (ex. Gall) ou régionale (ex. Kerne), un métier (ex. Marc’hadour), un statut juridique (ex. Eskob, Ostiz, Intañv), un animal (ex. Taro, Lapous). Il peut être un ‵surnom adjectival′ qui exprime l’apparence (ex. Gwenn, Troadeg), l’âge (ex. Koz), ou les comportements (ex. Brusk, Gwella). Le grand problème insoluble avec des substantifs de condition est qu’il peuvent être, soit des surnoms, soit des mots communs à comprendre littéralement, donc Kerneskob pourrait signifier ‘le hameau de l’évêque’ aussi bien que ‘le hameau du dénommé an Eskob’. Des recherches historiques pourraient, le cas échéant, nous aider à trancher pour le sens, par exemple si il était connu que la terre aux alentours du toponyme appartiendraient à l’Évêché de Quimper (par exemple) ou si il y avait effectivement des familles du nom de Lescop attesté dans la documentation historique du district (méthode qui a été exploitée effectivement par Pierre Hollocou pour le sud-est du Finistère). Le surnom Le Goff est très commun en Basse-Bretagne, d’où – sans aucune doute – proviennent beaucoup des Kergo. Mais le fait qu’on trouve le cognat gallois gof dans 8 toponymes dans le Cardiganshire (excluant l’unique attestation du pluriel Hafodgofain), là où il na jamais constitué un surnom fixe, nous laisse comprendre que certains exemples de Kergo dans la toponymie bretonne doivent êtres compris littéralement comme ‘le hameau du forgeron’ avec l’emploi de gov comme mot commun. Sauf pour les substantifs de condition ecclesiastiques et féodales, dans beaucoup de cas il semble presque impossible de trancher entre l’emploi de cette catégorie de mots (substantifs de condition) comme surnoms fixes ou mots communs.
surnom¹ (filiatif²) (angl. filiative surname) : Les ‵surnoms filiatifs′ sont des surnoms personnels qui employent un des noms des parents comme surnom. Le surnom filiatif peut être un ‵patronyme′ s’il est basé sur le nom du père ou un ‵matronyme′ s’il est basé sur le nom de la mère. La société bretonne ayant été une société patriarchale tout au long de son histoire documentée il n’est pas surprenant que les surnoms filiatifs sont dans leur écrasante majorité des patronymes, donc nous donnerons plus de détails sous ‵patronyme′.
surnom¹ (fixe²) (angl. fixed surname ~ hereditary surname, br. hano familh) : Le ‵surnom fixe′ est le fruit du développement des ‵surnoms′ et des ‵épithètes′ personnelles en un système de ‵spécifieurs′ pour les noms de personnes (développement entériné par les instances officiels). C’est un système dominant dans le monde aujourd’hui qui s’est établi en Europe de l’Ouest au Moyen Âge entre le XIe et le XIVe siècle. Deshayes (1995: 14) note une certaine transmissibilité des surnoms bretons à partir du XIIIe siècle. Préféré à ‵nom de famille′, trop locutionnel, et aussi à ‵surnom héréditaire′ et ‵surnom transmissible′. Anton. surnom personnel.
surnom héréditaire (angl. hereditary surname), voir surnom fixe.
surnom¹ (locatif²) (angl. locative surname) : Les ‵surnoms locatifs′ sont des surnoms personnels qui employent un nom de lieux comme surnom.
surnom¹ (personnel²) | surnominal³ | surnominalisation⁵ | (angl. byname, all. Nachname) : Sans vouloir être iconoclaste ni contrairiant pour le pur plaisir, nous employons le terme ‵surnom′ dans un sens différent de celui établi d’ ‵épithète′ en français contemporain et cela pour la clarté d’analyse. Dans notre usage, le ‵surnom′ est l’emploi d’un second nom – soit un autre nom de personne, soit un nom de lieu, soit un substantif de condition, soit une épithète – en tant que ‵spécifieur′ du nom de personne pour mieux distinguer des personnes ayant le même prénom. Cet usage, d’ailleurs, se rapproche du sens originel en français comme l’on peut voir dans les définitions fournies par le Thresor de la langue française (1606) de Nicot, les dictionnaires de l’Académie française (1694¹, 1762⁴), et le Dictionaire critique de la langue française (1787–1788) de Féraud. Le sens d’épithète qu’on donnait aussi au mot semble avoir finalement évincé celui de second nom dès la cinquième édition du dictionnaire de l’Académie française (1798⁵). A l’origine, les surnoms se reportaient aux filiations ou associations personnelles de l’individu, mais dans une grande partie du monde ces surnoms personnels se sont développés en surnoms fixes ou ‵noms de familles′, c’est à dire des surnoms héréditaires.
On remarquera qu’en breton, le surnom est souvent lénifié et constitue une ‵mutation contextuelle′ (attention aux noms de lieux comprenant un article qui lénifient le nom et qui s’évaporent subséquemment, voir Yann Vern ci-dessous) :
nature du surnom | suivant un prénom | forme et nature du surnom |
nom de personne | Youan Goulouarn | Koulouarn, nom d’homme |
nom de lieu | Loui Gervorn | Kervorn, toponyme |
(mais, il faut distinguer cette lénition contextuelle d’un nom de lieu d’une lénition déjà incluse dans la toponyme fonctionnant comme surnom dûe à un article qui se serait évaporé, donc un nommé Yann Vern sera le plus souvent dérivé de Yann ar Vern avec l’article évaporé plutot que de Yann suivi de la lénition d’un toponyme supposé *Gwern) | ||
substantif de condition | Job ar Breton | Breton, condition |
(mais, notez Yann Vreton, avec Breton sans article, signifiant condition à sens généralisant ‘le Breton moyen’) 5Devri [s.v. Yann] donne divers exemples : Yann Gouer et Yann Beyzant pour un paysant | Yann Vartolod pour un marin | Yann Zoudard pour un soldat | Yann Zaoz pour un Anglais | Yann Grenn & Yann Vous & Yann Varmouz pour un enfant | Yann Gañfard & Yann Fripon pour un fripon, coquin | Yann Gog pour un coq | Yann Gatou pour un homme éfféminée, et, plus facétieusement, Yann Vourdel pour du vin. | ||
adjectif | Gwilyou ar Bian | bian, adjectif |
(mais, notez Gwilyou Vian, avec Bian sans article, signifiant spécifieur, différençant le fils du père Gwilyou Vraz) |
Voilà le système de lénition contextuelle des surnoms bretons qui nous est connu (Wmffre) par l’expérience sans pour autant avoir fait des enquêtes méthodologiques. Les enquêtes systématiques de Pondaven & Madeg & Riou dans le Léon (AFBL 2010) ne contredisent pas cette schématisation sauf qu’ils montrent l’existence – surtout il nous semble dans le Haut-Léon – de la lénition suivant le prénom masculin avec des substantifs de condition (Saig Vastard | Chañ Veleg | Per Vido | Yon Voucher | Laou Gemener | Lan Giginer | Yan Gere | Chañ-Mar Givijer | Bi Gloareg | Bi Gorolleur | Cheun Gorr | Lan Gousker | Chañ-Mar Vloc’h | Cheun Viader | Chañ-Mar Vager | Deryen Vanac’h | Erve Bab | Izidor Bichon | Youn Broñst) et d’adjectifs (Loui Vekamm | Bi Vianig | Lan Voulc’h | Chañ-Mar Hag | Yann Houez | Klotig Venn | Chañ-Loui Gaer | Pôl Gamm | Chañ-Mar Geyneg | Youn Grenn | Per Gromm | Gwilyou Voal | Cheun Bôgamm | Chakou Benneg | Erve Benndu | Yann Biñvidig | Bi Buyl).6C’est sans doute la perduration des instances de lénition de ces surnoms qui expliquent des formes inattendues comme Feñch ar Vorn et Tangi ar Vretoun (Guissény) (AFBL: 77, 86) pour ce qui serait en conformité grammaticale : *Feñch ar Born, *Tangi ar Bretoun.
La schématisation du système de lénition contextuelle des surnoms bretons que nous présentons est une généralisation faite en dépit d’une manque de données sur la question en dehors du Léon (2020 AFBL) et un traitement beaucoup trop court par Favereau (1984: 31, 154). Il ya une contradiction flagrante entre les données léonardes et notre schématisation en ce qui concerne les adjectifs et les substantifs de condition (Nous rappellons ici, que notre schématisation de la façon de manier les noms de familles bretons s’appui sur notre expérience, limitée certes – puisqu’il n’est pas le fruit d’une enquête exhaustive – mais authentique du breton du Centre-Cornouaille). Nous allons tenter d’expliquer la contradiction de ces données léonardes avec la schématisation avancée. Premièrement – ce qui n’apparaît pas dans la liste de surnoms de condition mutés donnée ci-dessus – est le fait que les formes à lénition de ces catégories de surnoms sont, d’après AFBL, plus rares dans le Léon que les formes non-mutées précédés de l’article défini. Nous allons avancer l’hypothèse que les formes mutées sans article sont plus archaïques que les formes non-mutées avec article suivant le prénom, ce qui s’accorde avec la lénition d’adjectifs suivant les prénoms en gallois, qui était l’usage courante depuis le Moyen Âge, bien qu’en gallois aussi il existe aussi des incohérences (Morgan & Morgan 1985: 25–26). La lénition de susbtantifs de condition suivant les prénoms sont moins connus en gallois puisque, contrairement aux adjectifs, ils n’ont aboutit à aucun surnom fixe gallois. Néanmoins des exemples ne manquent pas dans la documentation historique datant de l’époque médiévale et l’époque moderne précoce (tirés de Morgan & Morgan (1985), avec l’orthographe modernisée) : Ithel Fardd | Siôn Goedwr | Rhys Gymro | Gruffudd Fab | Dafydd Feddyg | Bleddyn Felinydd | Siôn Bannwr | Llywelyn Bibydd | Siôn Bobydd | Ifan Döwr (bardd ‘poète’, coedwr ‘bûcheron, forestier’, Cymro ‘Gallois’, mab ‘fils, meddyg ‘médecin’, melinydd ‘meunier’, pannwr ‘foulon’, pibydd ‘sonneur’, pobydd ‘boulanger’, töwr ‘couvreur’). Il semble qu’avec la consolidation de surnoms fixes en breton depuis la fin du Moyen Âge, les adjectifs et les substantifs de condition cessèrent de se comporter comme leur statut grammatical le requérait et devinrent des simples surnoms inflexibles. Dans le contexte d’une évolution à longue durée, passant d’un système de surnommer à un autre (sans compter l’ingérence du français), on ne doit pas D’après d’autres exemples de ces mêmes surnoms pour le Léon qui se trouvent dans AFBL, être surpris s’il on trouve une foulée d’incohérences et de confusions chez les locuteurs.
Nous rappelons aux lecteurs que les surnoms de condition employés seuls, sans prénom, sont toujours précédés de l’article défini, dans le Léon comme partout ailleurs en Basse-Bretagne. Mais si la mutation se faisait après le prénom il n’en va pas de même quand un surnom de condition suit un autre référent que la personne concernée, donc si nous trouvons des exemples avec lénition suivant le nom propre de la personne (ex. Chañ Veleg ‘Jean (Le) Bellec’) nous ne trouvons pas (ou presque) ce type de mutation des mêmes éléments suivant kêr dans la toponymie. Madeg (1996b: 28, 34) a recueilli 34 exemples de Ker(-ar-)beleg dans le Léon, ce qui est typique pour les surnoms de condition accolés aux toponymes, avec deux exceptions apparentes de ‘Kerveleg’ (Plouénan, Plouguin) mais celui de Plouénan est Kervêleg (Kermaeleuc 1396), contenant le nom d’homme Mêleg et pas beleg bien qu’on le trouve écrit Kerbellec en 1846. Que le surnom de condition s’accole aux noms de lieux en kêr avec l’article et sans mutation est confirmé jusqu’à l’embaras dans la toponymie bretonne depuis au moins le XVe siècle dans maintes toponymes du type Ker(-ar-)gwenn, Ker(-ar-)c’here. Les exemples plutôt rares de lénition des éléments qu’on trouve dans des surnoms de condition (exx. Kerhall, Kerho, Kervastard, Kervoalig, Kervarker) peuvent être, soit des cas de ‵hyperlénition′ de ces surnoms fixes, soit des anciennes compositions avant la généralisation de l’usage des articles définis avec les mêmes éléments comme mots communs plutôt que surnoms.7Les surnoms fixes suivant d’autres composants de base – notamment ti ‘maison’ – se trouvent souvent dans la toponymie officielle sans article, p. ex. ‘Rue Clochet(te)’ (Plouguer) en contraste avec Parg-ar-hloched (Carnoët), mais nous nous trouvons dans l’impossibilité de prononcer est-ce que la forme officielle représente mal *Ru-ar-hloched ou est-ce que *Ru-kloched est possible comme forme bretonne. Bien que le surnom ar C’hoantig ‘Le Coantic’ soit connu dans le sud-Finistère et un homme du même surnom est attesté à Poullaouen au XVIe siècle, Porskoantig à Poullaouen est prononcé sans article interstitiel, d’où on pense qu’il pourrait s’agir du mot en tant qu’adjectif simple signifiant ‘enjolivé, orné’ (bien que koant ‘joli’, dans son usage contemporain, est plutôt réservé pour les humains, du moins en breton central).
Les surnoms qui sont noms de personne et noms de lieux font de même que les surnoms de condition (exx. ar C’houlouarn, ar C’hervorn). On remarquera que le nom de lieu devenu surnom s’analyse le plus souvent comme un tout faisant fi du genre de son composant de base ou de l’existence d’articles définis dans sa construction (ex. ar C’hermanac’h, en depit du fait que le toponyme est composé à l’origine de kêr + ar + manac’h). L’influence grandissante du français à beaucoup perturbé ce système faisant en sorte qu’il existe beaucoup d’exceptions et nous pouvons penser que l’existence d’exceptions était facilitée quand le porteur d’un surnom s’immigrait dans une autre région où son surnom n’était pas connu. Ce qui complique encore plus l’analyse est le fait que les articles définis ont tendance à s’amuïr un peu partout et à divers degrés dans les pays bretonnants, et cela surtout dans les noms et les surnoms. En dehors des différences et des évolutions possibles, ce qui est sûr est que la lénition contextuelle, dans le cadre des toponymes et des surnoms bretons, trouve des échos dans la langue galloise et encore plus dans la langue gaélique.
Nous noterons deux autres aspects concernant l’emploi du surnom en breton :
- Primo, l’apposition d’un article défini en parlant d’une personne par son surnom est une tendance si générale, que les bretonnants les apposaient aux surnoms étrangers, un exemple qui nous est connu est ar Moro au lieu de monsieur Moreau pour parler d’un visiteur de la Beauce qui s’était acheté une petite maisonnette de vacances à Plounévézel au milieu des années 1970. Cette emploi de l’article est l’equivalent authentique du titre monsieur apposé à un surnom fixe en français (sauf à la vocative) qui contraste avec les tentatives pas tout-à-fait réussies dans une société moins formelle que la société française d’employer un mot comme aotrou ‘seigneur, sieur’ comme équivalant ;
- Secundo, l’emploi d’un article devant un nom de personne dans la toponymie bretonne semble, en fin de compte, assez rare même s’il existe des exemples datant du XIXe siècle. Pour l’instant (2019), il est trop tôt dans l’enquête du HLBI d’en tirer des conclusions.
Les surnoms peuvent être, soit ‵fixes′, soit ‵filiatifs′; cf. ‵épithète′, ‵sobriquet′.
surnom¹ toponymique² (angl. toponymic surname) : Le ‵surnom toponymique′ est un surnom qui reflète par le biais d’un toponyme une origine ou une résidence géographique. Ce sont des noms propres indiquant une région, une ville, un village, un hameau, ou une maison. Préféré à ‵topo-patronyme′.
surnom transmissible, voir surnom fixe.
syntaxe¹ toponymique (angl. toponymic syntax) : La syntaxe des toponymes est particulière puisque les toponymes se trouvent à l’encontre de la syntaxe ordinaire et l’onomastique. Nous l’avons déjà dit, un toponyme est premièrement une simple étiquette géographique en forme de nom propre, mais ce nom propre est décomposable en ses éléments constitutifs, ses ‵composants′. Ceci n’est pas simplement une affaire de linguistes chevronnés mais aussi des toponymes dans leurs usages quand les locuteurs les manipulent. Nos principaux termes de syntaxe toponymique sont : ‵référenteur, ‵qualifieur′, ‵spécifieur′, ‵spécifieur fonctionnel′, ‵positionneur′, ‵numéral′. Note intérieure: On trouvera des explications plus poussées dans le chapitre ‘La syntaxe toponymique’ dans notre livre Les noms de lieux de la Basse-Bretagne : une enquête et ses conclusions.
synthèse¹ (toponymique) : La ‵synthèse toponymique′ est l’étape finale de l’ ‵analyse toponymique′, l’aboutissement des connaissances sur un toponyme (qui présume que le travail de collection des formes écrites et orales à été faite, et que le toponyme à été décomposé en ses composants de bases et comparé à d’autres toponymes semblables). La synthèse recquiert des compétences de rédacteur et un esprit clair, logique et méthodique plutôt que la tentation de démontrer une certaine maîtrise des belles-lettres. On ne doit absolument pas se permettre à répéter une synthèse mot-à-mot dans les entrées d’une dictionnaire toponymique. La concision est de mise dans les entrées d’une dictionnaire toponymique sauf là où le sens du toponyme est très obscur ou quand il s’agit de renseignements particuliers tirant au lieu plutôt qu’au composants linguistiques mêmes. L’analyse des composants toponymiques les plus communs doit être réservé à des œuvres toponymiques thématiques où on pourra fournir un foisonnement d’exemples à l’abandon du moment que le tout est structuré.
tertiaire (composant …) (angl. tertiary component), voir numéral.
thalassonyme (angl. thalassonym) : Le terme ‵thalassonyme′ est un toponyme qui se reporte à un lieu situé dans la mer ouverte, la mer côtière ou tout bras de mer qui s’enfonce profondément dans les terres. Il inclut aussi les toponymes du littoral, soit plages, pointes, roches, havres.
topologue¹ (angl. topologue) : Le terme ‵topologue′ se reporte à un toponyme devenu mot commun, par exemple champagne ‘vin gazeux’ dérivé de la Champagne, nom de région où ce vin se développa vers la fin du XVIIe siècle. Le nom de toiles pour les voiles des bateaux anglaises de provenance bretonne acquirent des noms comme poldavy, lockram et dowlas après les lieux de confection (Marentette et al. 1982: 12).
toponomastique¹ | toponomastique² (angl. toponymics) : Le terme ‵toponomastique′ se reporte à l’étude des noms de lieux. Préféré à ‵toponymie′.
toponyme¹ (angl. toponym) : Le terme ‵toponyme′ est un terme technique pour nom de lieu. On peut classifier les toponymes en nombre de sous-catégories, certains plus importants que les autres (nous qualifions de ‘superflus’ ces sous-catégories dont nous n’en faisons pas emploi) : ‵anoïconyme′, ‵géomorphonyme′, ‵hagiotoponyme′, ‵hydronyme′, ‵macrotoponyme′, ‵microtoponyme′, ‵odonyme′, ‵oïconyme′, ‵oronyme′, ‵polionyme′, ‵phytotoponyme′, ‵thalassonyme′, ‵urbonyme′. Préféré à ‵choronyme′.
toponyme cumulé¹ (angl. aggregated toponym) : Un ‵toponyme cumulé′ est le plus souvent une dénomination officielle artificielle dû à un cumul de juridictions. Des exemples de toponymes cumulés sont : Carhaix devenu Carhaix-Plouguer en 1957 dû à l’intégration de la commune rurale de Plouguer avec la commune urbaine de Carhaix et les fusions de communes qui ont multipliées depuis 216. Là où un toponyme cumulé reconnaît un changement de population local, le nouveau noyau démographique peut s’ajouter au nom de la commune comme dans le cas d’Inzinzac (56) devenu Inzinzac-Lochrist en 1969 en raison du dépassement du bourg d’Inzinzac par la croissance en population de Lochrist sur les bords du Blavet suivant l’établissement en 1860 d’une usine qui a pris un essor. Dans d’autres cas le nouveau noyau démographique peut remplacer l’ancien bourg qui a donné son nom à la paroisse puis à la commune comme dans le cas de deux bourgs trèviaux nommés Koñfort ; si le bourg trèvial de Koñfort a dépassé le bourg paroissial dans le cas de la commune de Meilars (29) pour donner le toponyme cumulé Confort-Meilars comme dénomination officielle de cette commune en 2001, l’autre bourg trèvial du même nom, qui lui ausssi a dépassé le bourg paroissial associé de Berhet (22), n’a pas donné lieu officiellement – encore – à l’adoption d’un toponyme cumulé Confort-Berhet pour le nom de la commune bien que certains auteurs désignent déjà cette commune comme Confort-Berhet (facilitée par le fait que le nom de la paroisse écclesiastique qui correspond à la commune fut officialisé Confort-Berhet en 1911). L’emploi du toponyme cumulé sonne artificiel en breton dans le cas de Carhaix-Plouguer et Inzinzac-Lochrist, mais pas dans Confort-Meilars et Confort-Berhet du fait que ces deux derniers toponymes ont dès l’origine étés situés, respectivement, dans les paroisses/communes de Meilars et Berhet.
toponyme hiérarchisée¹, voir sous ‵dénomination toponymique hiérarchisée′.
toponyme-valise¹ (angl. portmanteau toponym) : Comme le ‵mot-valise′, le ‵toponyme-valise′ se distingue d’un simple ‵toponyme-cumulé′ par la troncation (c.-à-d. la suppression d’au moins une syllabe des composants d’origine). Des tels mots ou toponymes-valises tendent à être des compositions artificielles plutôt que des évolutions naturelles (souvent avec le ‵téléscopage′ d’un des composants), ex. : Évellys nouvelle nom de la commune aggrandie de Naizin (56) composé des hydronymes Ével et Illys.
toponymie¹ | toponymique² (angl. toponymy) : Le terme ‵toponymie′ à deux acceptations :
- Primo, simplement un terme technique pour les noms de lieux dans un sens générique ;
- Secundo, l’étude des noms de lieux. Nous préférons employer le terme ‵toponomastique′ pour ce sens.
transféré² | transférence⁵ (angl. transferred) : Un toponyme ‵transféré′ est un toponyme qui se ‘déplace’ suivant l’évolution de sa connotation, par exemple le déplacement physique ou expansioniste d’une ville peut amener à une transférence du toponyme à ce qui en fin de compte est un autre lieu. Quand le nom d’une rivière, d’une vallée, d’une montagne ou de tout autre phénomène majeur topographique s’applique à une habitation dans les alentours on peut parler aussi de ‵transférence′. Il faut soigneusement éviter de confondre la catégorie des toponymes ‵transférés′ avec celle des toponymes ‵émulés′.
transparent² | transparence⁵ (angl. transparent) : Terme sémantique se reportant à l’intelligibilité d’un toponyme à un locuteur moyen de la langue dans laquelle le toponyme a été nommé. Préféré à ‵clair′. Anton. opaque.
urbonyme¹ (angl. urbonym) : Un ‵urbonyme′ n’est pas un nom d’une ville mais un toponyme qui a été nommé dans un environnement urbain, donc un nom de rue, place, ou bâtiment. Nous préférons ne pas inclure des ‵oïconymes′ pré-existants qui ont été incorporés dans un réseau urbain croissant mais ce principe n’est pas toujours suivi puisqu’il il n’est pas toujours aisé de savoir si un toponyme précédait le tissu urbain ou pas. Le nom d’une ville, comme tout autre toponyme habité, est lui aussi un oïconyme quoiqu’on peut utiliser ‵polionyme′ si on veut insister sur le caractère urbain d’un nom de lieu.
vraisemblable² | vraisemblance⁵ (angl. probable) : L’utilisation des termes ‵vraisemblable′ & ‵vraisemblance′ entend être un moyen d’exprimer qu’une interprétation des faits présentés aux lecteurs est plus sûre que celles exprimés comme ‵possible′ & ‵possibilité′ ; cf. ‵axe de certitude′. Préféré à ‵probable′.
5.04 Terminologie Typographique
abréviation⁵ | abrégé³ | abréger⁴ (angl. abbreviation) : L’‵abréviation′ est strictement un abrègement graphique, il n’est pas si commun en breton d’abréger des composants comme Sant en St. ou St– dans les toponymes bien que l’influence pervasive du français y contribue à confondre cette règle. Cf. ‵abrègement′.
accolades¹ (angl. braces ~ curly brackets) : Les accolades {◌} sont un type de parenthèses qui s’employent par nous dans notre bibliographie pour renfermer une cote référentiel de bibliothèque ou d’archives là où celà paraît utile (nous en faisons qu’un usage réduit).
aigu (accent …) (angl. acute accent) : L’accent aigu ne s’utilise pas beaucoup en breton sauf pour différencier des doublets comme dornérez et dornèrez. Nous pensons que l’emploi de l’accent grave est suffisant puisque le e précédant une consonne lénis en breton est généralement aiguë. Par contre l’emploi d’un accent aigu pour distinguer <éo> [ew] des autres <eo> qui sont <èo> [ɛw] est préférable à cause de sa relative rareté vis-à-vis des mots contenant des prononciations ouvertes (il y a béo, téo, réol, téol et des dérivés azéo (litt. azeƶa), koéo (litt. koeƶa), hoéo (litt. c’hweza), etc. contre beo (litt. beƶo), eo, keo, leo, meo (litt. meƶo), neo, reo, treo (litt. trev), geo et beol, eor, geor, heol, leor). Nous pensons que les seules exceptions à l’utilisation de l’accent aiguë en breton serait peut-être kén ‘plus’ contre ken ‘jusqu’à, si’, et cela pour des raisons d’économie puisque ken est beaucoup plus employé que kén ( mais c’est là des mots qui n’entrent pas dans la toponymie).8L’emploi d’accents par l’orthographe H sur les syllabes finales non-accentuées (dornéréz, dornèrèz) n’a aucune utilité et, de même, la distinction que fait cette orthographe entre c’hwéz ‘odeur’ & ‘souffle’ contre c’hwez ‘sueur’ & ‘enflure’ est artificielle.
apostrophe¹ (angl. apostrophe) : A l’exception d’élisions (exx. n’eo ked, ba’n ti, d’ar gêr, etc.) nous n’employons pas les apostrophes pour montrer la perte d’un élément, une pratique qui donne au breton parlé, et surtout celle de la Cornouaille un aspect désagréable, donc nous préférons le simple amuïssement des lettres aux apostrophes (ex. gweld meuz nei plutôt que gwel’d ’m euz ’ne’i pour le gweled am euz aneƶi littéraire). Les toponymes s’écriront sans apostrophe à l’intérieur (exx. Douarnenez | Pondnabad plutôt que Douar’nenez | Pond’nabad). Bien que l’amuïssement vocalique est représenté au milieux des mots, à l’initiale nous écrivons la forme pleine de l’article défini plutôt que d’y mettre un apostrophe (exx. an Enez | an Ale-zu | an Nikello plutôt que ’n Enez | ’n Ale-zu | ’n Nikello) même si ces derniers représentent mieux la forme parlée. L’usage d’un apostrophe pour montrer la perte d’un élément précédant le mot concerné, surtout des particules verbaux (exx. me ’gan | ’sell | ’oa ’kana pour représenter les formes littéraires comme me a gan | e sell | e oa o kana) peut être étendu à l’article défini là où il ne se réalise pas ordinairement dans la vaste région de l’Entre-Odet-et-Ellé (exx. ’Zent | ’Gernéo | ’n Hellez pour ar Zent (= Le Saint 56) | ar Gernéo | an Hellez). Ces traitements un peu disparates de l’article défini pour les besoins de montrer la forme populaire des toponymes bretons ont des justifications esthétiques plus que logiques, mais relèvent aussi du fait que l’article défini à un statut tout-à-fait particulier dans la composition et la prononciation qui en fait de lui un élément imprévisible. Le constat inéluctable – une fois qu’on s’est attelé à étudier le phénomène – est le fait que l’article défini ne se prononce pas toujours dans les toponymes bretons bien qu’il garde, dans la plupart des toponymes, une certaine latence et varie sa manifestation concrète à la manière d’un fantôme. Cet aspect ‘fantomatique’ de l’article défini conduit à des manifestations hypercorrectes de l’article chez les informateurs là où il ne devrait pas se trouver. On peut soupçonner l’emploi d’un article hypercorrect d’être – parfois – le résultat d’une influence de l’utilisation de l’article défini en français dans des compositions, comme la forme la Croix-Éven qui correspond au breton Kroezeùen (St-Aignan).
astérisque¹ (angl. asterisk) : S’il y a besoin d’employer une forme hypothétique d’un toponyme pour les besoins de l’analyse, nous précédons cette forme d’une astérisque, par exemple *Heuƶnant pour représenter la forme qui sous-tend les formes historiquement attestées Heznant > Henant.
barres obliques¹ (angl. slash brackets) : Les crochets /◌/ sont un type de parenthèses qui s’employent pour noter une transcription phonétique ‵large′. Pour l’emploi des barres obliques doubles, voir ‵archiphonème′. Anton. crochets.
brève (accent …) (angl. breve accent) : L’accent brève <◌̆> est un diacritique mimétique utilisé spécifiquement par le HLBI dans l’aire d’orthographe KLT pour indiquer quand une syllabe pénultième est inaccentuée, p. ex. Zannĕgant (Kerien) pour montrer que le toponyme se prononce ˈzɑ͂nəgɑ͂n et non *zɑ͂ˈne·gɑ͂n. Dans l’aire vannetaise d’orthographe l’emploi de accent brève n’est pas strictement nécessaire, vu les conventions générales d’accentuation ; nous trouverons donc parfois, d’une part et d’autre de la frontière entre le Vannetais et de la Cornouaille, des noms de lieux contenant une accentuation identique notés différemment dus au fait qu’il se trouvent dans des aires orthographiques différents. La contraste orthographique pourrait s’illustrer avec Zannĕgant (Kerien) ˈzɑ͂nəgɑ͂n contre Zandeleg (Plouray) ˈzɑ͂ndələk (rien n’empeche qu’un texte cornouaillais pourrait écrire le toponyme vannetais précité comme Zandĕleg ou qu’un texte vannetais pourrait écrire le toponyme cornouaillais précité comme Zannegant). L’emploi de l’accent brève est une précision mimétique employé par le HLBI qui n’est pas normalement employé dans l’orthographe breton (jusqu’à maintenant, du moins) bien qu’il pourrait s’avérer utile pour transcrire des textes – surtout dans la zone d’orthographe KLT – où la forme de l’énoncé a une certaine importance (piece dramatique, texte ethnographique, etc.).
cacographie¹ (angl. cacography) : Le terme technique ‵cacographie′ (Dauzat 1926 : 52) se reporte aux orthographes fautives résultat de mauvaises interprétations dans la lecture de documents antérieurs par ceux responsables pour un document écrit. Tanguy (1975: 33–35) en donne des exemples tirés de la toponymie bretonnne. Il faut être vigilant et avoir en tête certains confusions communs comme qu et gu dans la période moderne précoce. Même les états de section des anciens cadastres du XIXe siècle ont beaucoup des formes de lettres assez facilement confondables pour un lecteur inhabitué tant à la paléographie qu’à la langue bretonne des toponymes.
chevrons (angl. angle brackets ~ pointy brackets) : Les chevrons simples <◌> sont un type de parenthèses qui s’employent pour renfermer des lettres dans leur usage orthographique qui sont ‘sous la loupe’ pour souligner qu’il ne s’agit pas de lettres phonétiques. En général, nous en faisons un usage réduit, nous contentant, le plus souvent, de mettre les lettres orthographiques ‘sous la loupe’ en italiques.
circonflexe¹ (accent …) (angl. circumflex) : L’accent circonflexe est un diacritique qui s’emploie mimétiquement en breton seulement sous l’accent dans deux contextes séparés mais qui parfois coïncident :
- Primo, le circonflexe montre la ‵fusion′ de deux voyelles avoisinantes (Wmffre 2013a: 641–43). Notez que le symbole <ê> se reporte à la fusion du <ae> moyen-breton (la forme léonaise <ea> qui est souvent pris pour le progéniteur du <ê>, c’est tout le contraire puisque <ea> provient lui-même d’une ‵fracture′ de <ê> ; pour clarifier, l’évolution est historique est en fait comme suit : <ae>, puis <ê>, puis <ea>). Le circonflexe se trouve donc dans les mots kêr, mên, mêz et leurs pluriels dérivés, mais s’écrivent Ker-, Men-, Mez– comme premiers composants non-accentués dans les toponymes (exx. ar Gerneve | Ker-ar-hoad | ar Menkamm | ar Men-ir | Menbleyz | Mezarhant | Mez-ar-pont) mais le sont s’ils sont les composants finales acccentués d’un toponyme (exx. Penn-ar-gêr | Penn-ar-mên | Kervêz), ou simplement le pluriel (exx. kêryou ‘villes’ | Mêjou-an-aod | ar Mêzo-meur). Le circonflexe s’emploi sous les mêmes conditions pour ôd (litt. aod) et son pluriel dérivé ôchou (ex. Kernôd | Pennôd) mais la où ôd se trouve inaccentué,9Nous n’avons pa pu décider, pour l’instant (mars 2019), est-ce que ôd en tant que principal composant doit s’écrire Ôd- ou Od- puisqu’il porte l’accent secondaire dans la plupart des toponymes côtiers, voici quelques exemples tentatives de la côte trégorroise à Tredréz et Loguivy-lès-Lannion : an Ôd-vraz, an Ôdigo, an Ôduel, Ôd Logiwi, an Ôthir. S’il se trouve que ces toponymes se prononcent avec un [ò] plutôt qu’un [ɔ], le circonflexe est préférable. D’ailleurs les exemples fournis par Madeg & Pondaven (2004c) pour la partie léonaise de la Baie de Morlaix – où l’on dit ôd plutôt que aod – nous incitent à préférer [ò]. La différence entre les toponymes en Ôd– et ceux en Ker– – qui sont toujours avec [ɛ] et presque jamais avec [e] (si ce n’est dans un registre posé) – est que les noms en Ker– sont plus anciens et plus stables, employés par un population infiniment plus nombreuse, facteur qui doit faciliter l’érosion phonétique évolutive. (Nous notons que dans la plus grande partie du Léon et du pays bigouden nous avons aod avec la diphtongue conservée). D’autres composants principaux avec <ê> sont mêz, trêz, strêd, stêr, mên que nous notons, soit Mez-/Mes-, Men-, soit Stêr, Strêd-, Trêz-/Três-, un contraste qui semble refléter des intensités différentes de composition de certains composants (et, justement, Madeg dans ses corpus publiés des toponymes du Léon, semble montrer Men– dans les oïconymes et Mean– dans les thalassonymes). il s’ecrit –od sans circonflexe, ex. : Duod (Duault 22). Des noms d’homme d’origine française médiévale, finissant en –ault deviennent aussi –od, ex. Herbod < moy-fr. Herbault.
- Secundo, l’autre usage du circonflexe est de montrer dans la zone KLT l’accentuation de la syllabe finale d’un mot/nom polysyllabique. Une accentuation finale, qui est bien sûr rare en KLT et vaut la peine d’être signalée, est pour la plupart du temps le résultat de plusieurs types de réduction. Premièrement, la fusion de deux voyelles avoisinantes ou qui sont devenues avoisinantes par la chute d’une consonne intervocalique, exx. : Tregondêrn (St-Pol-de-Léon) | Klevetêrn (Locarn) dérivés d’une forme fusionnée *teern de tiern ‘seigneur’. Deuxièmement, le résultat d’une déduplication ou quasi-déduplication (exx. Rostrênn < roz + drên + –enn | Kergôn < kêr + np. Konan | Sand Riwâll < sant + np. Riwallen). Troisièmement, le résultat d’une réduction syllabique entre deux sonantes, exx. : ofêrn, an Antêrn (Plouguerneau) dérivés des formes pleines oferenn, an Anterenn. Quatrièmement, pour éviter des fausses prononciations dans des noms opaques (même aux toponymistes), exx. : Klempetû (Plourac’h) | Kerlopêz (Trébrivan). Et même si l’opacité est relative il vaut mieux placer un cicronflexe, comme dans Kastellîn (= Châteaulin) contenant la réduction méconnaissable d’un ancien nom d’homme Nin qui est maintenant – et depuis plusieurs siècles – complétement opaque aux bretonnants (même si bien compris des toponymistes). Cinquièmement, une voyelle longue dans une syllabe finale accentuée dans la Zone Intermédiaire cornouaillaise et trégorroise où l’on pourrait s’attendre à des accentuations pénultièmes, exx. : Kergunêr (St-Gilles-Pligeaux) | Zant Tudâl (St-Fiacre) | Zaynt Konân (= St-Connan, Cotes-d’Armor).
crochets¹ (angl. square brackets) : Les crochets [◌] sont un type de parenthèses qui s’employent pour noter une transcription phonétique ‵étroite′. Les symboles phonétiques sont transcrits par nous toujours en caractères gras (même dans les citations d’œuvres où ils ne sont pas en caractères gras, nous justifions cette rédaction ‘voilée’ (angl. silent editing) par des raisons de cohérence pour faciliter la lecture). Hors cas spécifiques où une transcription étroite côtoie une transcription ‵large′ du même mot/nom/locution/phrase, nous ne mettons de crochets qu’autour d’un son/de sons pures (ceux qui ne sont ni mots/noms ni suffixes/préfixes), donc [a] pour le son, mais a pour le mot (ici, breton ha). Hormis son usage phonétique, nous avons tendance à renfermer les citations intra-textuelles dans des crochets pour éviter d’avoir à mettre des parenthèses côte-à-côte. Anton. barres obliques.
digramme¹, voir digraphe.
digraphe¹ (angl. digraph) : Un ‵digraphe′ est deux lettres signifiant un son. Nous avons en breton – hérité du français – les digraphes <eu> et <ou>. Ces digraphes doivent être différenciés des suites de e et u, et de o et u, par l’emploi du tréma sur la première voyelle (exx. ëuruz ‘heureux’ | Löueg (= Lohuec 22)). La suite <au> n’est pas un digraphe en breton KLT mais il l’est en vannetais où <au> signifie [ɔw] en contraste avec <aù> qui signifie [aw]. Préféré à ‵digramme′.
dittographie¹ (angl. dittography) : Le terme technique ‵dittographie′ se reporte à une faute de scribe doublant un syllabe écrite du à l’anticipation de la syllabe suivante. En attendant de trouver des exemples bretons, nous pouvons donner les exemples suivants tirés du gallois : Ffoes y Blyblydded 1737 pour Ffosbleiddaid | Cwmrireidol 1730 pour Cwmrheidol | Dryffrin Clidach 1757 pour Dyffryn Cleudach | ieieir pour ieir (Wmffre 2003: 392). Le même phénomène non du à l’anticipation se trouve aussi : Ffynon Crippril 1783 pour Ffynnoncrupl.
en exposant², voir suscrit.
grave (accent …) (angl. grave accent) : L’accent grave à plusieurs emplois pour les besoins du HLBI :
- Primo, comme en français, pour indiquer la qualité abaissée d’une voyelle dans les cas où il y aurait possibilité de confusion (ex. bèo ‘bouleau’ contre béo ‘vivant’ | dornèrez ‘battage’ contre dornérez ‘batteuse’). Nous pensons que l’emploi de ces accents devraient être facultatifs, bien qu’une logique dicterait la préférence pour béo avant bèo (à cause de la relative rareté des diphtongues <éo> contre <èo>) mais la préférence pour dornèrez avant dornérez (à cause de la irrégularité du vocalisme du premier en vue de la consonne lénis qui le suit) ;
- Secundo, pour indiquer une courte voyelle dans le Nord-Est bretonnant tàrr, kàrr, bèrr, dèrr correspondant à taro, karo, bero, dero des autres dialectes KLT. L’emploi de l’accent est nécessité par le fait que des mots comme kàrr, bèrr pourraient se confondre avec karr, berr qui – eux – ont tendance à avoir des voyelles longues (en dépit des apparences) ;
- Tertio, pour indiquer l’accentuation sur la syllabe finale dans les toponymes du type Kergadyòu, Kerbiryòu, etc. dans la Basse-Cornouaille là où, ailleurs, on trouve Kergadiou, Kerbiriou, etc. dans les pays KLT ;
- Quarto, en orthographe vannetais le <ù> s’emploie traditionnellement pour noter les labiovélaires (palatalisés où pas) dans tous les contextes sauf en position finale (exx. deu, penneu).
guillemets français (angl. guillemet ~ French apostrophe) : Nous remplaçons les guillemets en chevron double « ◌ » – dites guillemets ‘français’ – en tout contexte, par les ‵guillemets anglais′ “◌”, pour raisons d’économie d’espace.
guillemets anglais (angl. apostrophe ~ quotation marks) : Les guillemets dites ‘anglais’, soit doubles “◌” ou simples ‘◌’, sont préférés aux ‵guillemets français′ « ◌ », pour raisons d’économie d’espace. Nous employons les guillemets anglais doubles pour un texte cité et les guillemets anglais simples pour un texte cité à l’intérieur d’un texte cité. Les guillemets simples s’employent aussi surtout pour inviter les lecteurs à la vigilance quant à la justesse de l’emploi d’un mot/locution du point de vue d’exactitude (d’où son emploi – assez rare – avec un texte suivi pour dénoter une paraphrase) ; cf. ‵guillemets anglais′.
guillemets obliques (angl. diagonal apostrophes) : Les guillemets obliques ‵◌′ sont employés par nous pour signifier que le mot/locution ainsi cadré – en le présentant d’abord – est un terme à sens précis qui vaut la peine qu’on s’intérroge quant à sa définition.
en haut-de-casse¹, voir suscrit.
(guillemets) itératifs (angl. ditto mark) : Les guillemets itératifs indiquent une répétition dans une liste énumérative (nous préférons l’usage du guillemet dactylographique (“) plutôt que des guillemets anglais fermants à angle (”)). Nous préférons les guillemets itératifs à un ‵tiret long′ (angl. em dash) (—).
macron¹ (angl. macron) : Nous utilisons le macron pour montrer un a devant un n ou m qui ne se nasalise pas dans les pays KLT. Cela permet de distinguer les Kerānna récents de Santez Anna plus anciens (l’Ānna ‘française’ se prononce ˈana tandis que l’Anna bretonne se prononce ˈɑ͂na ~ ˈɑ͂nɑ͂ ~ ˈɑ͂nᵊ selon les dialectes KLT). Nous pouvons ainsi différencier la prononciation justamant ʒysˈtɑ͂mᵊn dans le Centre bretonnant contre le justāmant ʒysˈtamɑ͂n léonard.
mimétique¹ | mimétique² | (angl. mimetics) : Le ‵mimétique′ ou le principe ‵mimétique′ se reporte à la capacité d’une orthographie de représenter les sons d’une langue en question. Plus une langue sera écrite selon des principes étymologiques ou historiques, ou plus elle sera écrite selon des principes interdialectales, censer représenter plusieurs dialectes différents, moins il tendera à représenter la prononciation de la langue en question. Bien qu’on est loin d’une standardisation de cet aspect de la langue, il y a un emploi habituel de procédés orthographiques mimétiques pour mieux représenter que le fait l’écriture de la norme littéraire les sons du langage familier ou d’un dialecte, ou pour essayer de cerner la prononciation de mots étrangers avec l’orthographe connue. Ces formes mimétiques sont communément désignées ‵phonétiques′ mais il ne sont pas strictu sensu de la phonétique, terme que nous réservons pour des normes méthodologiques semblable à celles de l’Alphabet Phonétique International (API). La différence entre une transcription phonétique et une transcription mimétique se voit dans la transcription phonétique API du son duː de dubh en gaélique qui donne en transcription mimétique : dou (français, breton), duh (allemand), doo (anglais), dŵ (gallois), dú (gaélique irlandais), dù (gaélique écossais). On voit clairement de ces exemples qu’une transcription phonétique est censée être invariable peu importe la langue (en un mot ‘international’), tandis que les transcriptions mimétiques varient suivant la langue employée, c’est-à-dire que les formes mimétiques dérivent forcément des conventions littéraires de la langue employée. Préféré à ‵phonographique′.
minutage¹ (angl. time coding) : Le ‵minutage′ d’un enregistrement sonore digital sert à trouver plus ou moins immédiatement la séquence sonore voulue dans un enregistrement. La convention montre les heures, minutes et secondes separés par des deux-points, donc, par exemple, le commencement d’un enregistrement est noté de cette manière (00:00:00), tandis que un point précis dans l’enregistrement voulu pour illustrer une réalisation phonétique ou autre fait linguistique sera (00:15:43), c-à-d. à la quinzième minute et quarante-troisième seconde (bien évidemment nous avons choisis les nombres suivants seulement pour l’illustration). Pour que le minutage reste efficace en tant qu’outil de référence il importe que l’enregistrement en question ne soit pas tronqué d’aucune manière puisque un échantillon du même enregistrement donnera des minutages complètement différents.
parenthèses¹ (angl. round brackets) : Les parenthèses (◌) sont employés pour signaler un aparté ou une digression suivant ou dans la phrase. A cause de la multiplicité des digressions dans un texte suivi – inévitables par la nature des sujets abordés par le HLBI – nous avons tendance à renfermer les citations intra-textuelles dans des crochets pour éviter d’avoir à mettre des parenthèses côte-à-côte.
phonographisme¹ | phonographique² (angl. phonographics), voir mimétique.
réorthographie¹ | réorthographié³ | réorthographier⁴ (angl. respell) : La ‵réorthographie′ peut se reporter à quelconques remaniements ou changements d’orthographe, soit elles des orthographes en usage général, soit-elles des orthographes spécialisées comme celle de l’Alphabet phonétique international. Le HLBI tente de fournir les orthographes historiques des toponymes sans les réorthographiés, mais surtout quand ils sont de second main nous ne pouvons pas garantir les formes de la période moderne précoce (jusqu’en 1789) pour ce qui est de la majusculation, les traits d’union et des diacritiques. Nous avons bien sûr présentés les formes bretonnes des toponymes dans les entrées aussi bien que et quand nous nous attélons à les analyser. Ces formes bretonnes ont étés conçus pour être cohéremment écrits dans une optique mimétique qui a pour objectif de faire connaître les formes traditionnelles employés par les bretonnants de souche tout en se réclamant des orthographies traditionnelles des pays KLT et du vannetais. S’il y a besoin d’employer une forme hypothétique d’un toponyme pour les besoins de l’analyse, nous précédons cette forme d’une ‵astérisque′. Nous réorthographions souvent des formes phonétiques de second main silencieusement, là où on est sûr des valeurs phonétiques du dialecte concerné. Le réorthographiement de formes phonétiques entendus par d’autres oreilles que les nôtres est – bien sûr – une tâche ardue semée d’embuches et de dangers propice â fausser les données et d’induire nos lecteurs en erreur, mais le danger est encore plus évident si nous laissons les formes publiées tels qu’ils sont montrant une équivalence apaprente avec tous les autres formes publiées quels que soient les incohérences qui en résultent. La répétition du symbole 🖎 (Wingdings 63) 10Des raisons techniques liés à l’internet nous ont obligés à présenter ici le symbole Wingdings 64 à sa place, qui représente la main gauche plutôt que la main droite de Wingdings 63. devant chaque forme réorthographiée de formes phonétiques serait fastidieuse, donc nous réservons l’usage de ce symbole pour les cas où l’analyse demande la plus grande rigueur et pour inviter les lecteurs à la vigilance quant à la justesse de la transcription qui leur est offerte, par exemple 🖎ˈkuwɑ͂n pour ce que Favereau (1984: 160) note ˈkuwa͂n (pour kouent). Dans chaque tome, les réorthographiements des formes phonétiques de second main vont de pair avec la disponibilité des formes phonétiques originelles des Annexes I, annexes qui traitent les transcriptions phonétiques. Si les émendations orthographiques des formes phonétiques des toponymes sont silencieuses dans les listes du HLBI les enjeux concernant les questions de transcription ne sont en aucun cas négligés puisque les discussions d’envergure inédits sur la transcription phonétique du breton sera traité dans la publication traitant des variations dialectales La phonétique des dialectes bretons.
souscrit² (angl. subscript) : Un symbole phonétique ‵souscrit′ indique pour certains linguistes pour une réalisation réduite ou à peine audible. Nous préférons marquer telles réalisations réduites en les mettant en ‵suscrit′. Préféré à mise ‵en indice′.
suscrit² (angl. superscript) : Dans les transcriptions phonétiques, nous employons les lettres suscrites pour désigner des réalisations phonétiques réduites ou à peine audibles. La nature de l’affaiblissement des réalisations est sans doute variée et peut indiquer aussi bien une erreur de clarté dans la performance de l’énonciation qu’une affaiblissement qui est régulier dans la langue décrite. Pour les voyelles suscrites, l’affaiblissement peut-être tout aussi syllabique que vocalique. Sans qu’on ait traité dans une discussion d’un phénomène régulier d’affaiblissement dans certains contextes, le lecteur doit assumer qu’une transcription d’une lettre phonétique suscrite représente l’existence latente du son transcrit. Faute de moyens logistiques de suivre toute piste à un aboutissement satisfaisant, nous nous contentons dans le cadre du projet du HLBI de déclarer qu’ici nous touchons un sujet phonétique qui mérite une étude et une analyse plus approfondie. Certains linguistes ont préféré marquer telles réalisations réduites en les mettant en ‵souscrit′, ce que nous ne faisons pas. Préféré à ‵en haut de casse′, ‵en exposant′, ‵en exergue′, ‵en indice supérieur′.
tirant suscrit (angl. superscript tie) : Le ‵tirant suscrit′ [ ⁀ ] s’emploie en transcription phonétique pour souligner l’unité d’une articulation consonantique double et surtout la catégorie consonantique des affriquées, par exemple, la consonne [t] suivi de [ʃ] peut se transcrire [t͡ʃ] (ou pour cette affriquée, on peut alternativement employer une version avec les consonnes en ligature [ʧ] et sans tirant). Nous évitons l’emploi de tirant pour les consonnes affriquées pour des raisons de facilité, sans nous préoccuper du statut phonémique des ces doubles articulations. Par contre, pour ce qui est de l’accentuation des mots nous avons trouvé utile d’employer le tirant pour réunir deux voyelles dans un ‵hiatisme′ ou l’accentuation est ‘partagée’ entre deux syllabes contigues. Ce type d’accentuation n’est pas très courant dans les pays KLT où l’accent d’insistance se trouve généralement sur la syllabe pénultieme mais nous trouvons néanmoins des exemples de ko͡at pour koad à Sein et de ˈbɣe͡o͂nək ~ ˈbɣɛ͂͡o͂nək pour brehoneg dans l’Entre-Odet-et-Ellé (dans cette dernière région, il est vrai, que l’accentuation pénultième est moins généralisée qu’ailleurs dans les pays KLT). Étant qu’une accentuation partagée entre deux syllabes va à l’encontre de la hégémonie de l’accentuation pénultième, ce type d’accentuation à tendance à être très instable dans les pays KLT. Nous pensons que ce type d’accentuation partagée de deux voyelles contigues serait plus commun dans la Zône Intermédiaire et le Haut-Vannetais. Préféré à ‵ligature tirant suscrit′.
trait d’union (angl. hyphen) : En breton le trait d’union a divers emplois, mais pour ce qui regarde la toponymie nous notons les emplois suivants du trait d’union :
- pour le rattachement de deux composants reliés par un article indéfini : Garz-ar-horr | Penn-an-ale (par contre, l’article défini débutant un toponyme ne sera jamais relié par un trait d’union). Un toponyme qui a comme spécifieur un nom/toponyme commencant par l’article défini ne sera pas rattaché au toponyme auquel il se reporte : Kerineg ar Gall (Plestin) vs Ker(-ar-)gall (commun) | Pennlann ar Hoz (Plouguer) vs Ker(-ar-)hoz (commun) | Kergrist ar Lann (Kerpert) vs Ker(-ar-)lann (commun), mais le qualifieur sera rattaché en lui-même, ex. Ti-neve Penn-ar-yeun (Pleyben). La seule exception à cette règle de séparation typographique des toponymes de leur ‵spécifieurs substantifs′ est si les deux ne contiennent qu’un seul composant référentiel, ex. Loch-ar-lann plutôt que Loch ar Lann bien qu’il soit nommé après le toponyme voisin ar Lann (Kergloff), ceci contraste avec Kergrist ar Lann (Kerpert) ;
- pour le rattachement des composés lâches, e.g. ti-skol tieƶ-skol ‘maison d’école’, an Ti-skoul | mên-hir pl. meyn-hir ‘menhir’, ar Men-ir, ar Min-hir | milin-avel pl. milinou-avel ‘moulin à vent’, ar Vell-äel | forn-raƶ pl. fornyou–raƶ ‘four à chaux’, ar Vorn-ra | hanter-hent ‘mi-chemin’, Krehanter-ent (Plouvorn) ;
- pour séparer le composant secondaire d’un composant de base finissant en voyelle, comme : an Ale-zu | an Ti-nê | ar Gilli-hlaz | ar Veridi-nê | an Ostaliri-nê | ar Mene-gwenn | an Ode-venn | ar Hra-goz | Roudou-dreyn. Ceci inclut tout composant de base finissant par le suffixe pluriel –ou, comparer Parglann et Parkou-lann. Le trait d’union ne s’emploi pas si le composant de base se trouve en composé serré avec le composant suivant, comparer le tri ‘3’ dans Pond-an-tri-berson avec Pontrivenn. Trois composants de base monosyllabiques finissant en voyelles sont exemptes de cette convention : Tre– représentant surtout trev ‘habitation’ | Tro- représentant généralement traoñ ‘vallée’, quelquefois trev | Bre– représentant, soit l’archaïque bre ‘colline, hauteur’, soit une forme réduite de brenn ‘colline’ ou de brec’h ‘bras’ (la seule exception à cette exception est Bre-uel (Douarnenez) qui semble être suivi d’un spécifieur, mais aussi pour éviter l’emploi sinon inévitable d’un tréma pour donner Brëuel) ;
- devant l’adjectif hir, accentué à la finale, quand il pourrait être méconnaissable sous le form réduite ir, exx. : an Aot-ir | ar Hoat-ir | ar Mes-ir | an Traoñ-ir | an Tres-ir | ar Groas-ir | ar Ger-ir (contre an Ôthir | ar Hoathir | ar Prathir | ar Groashir | ar Meshir | Kerhir, sans trait d’union là où le h-initial s’entend)11Dans les mêmes contextes, quand le composant final est polysyllabique, nous n’employerons pas le h-initial du composant final, exx. : Resterve (Poullaouen) < np. Herve | Pratêlou (Guerlesquin) & Restêlou (Callac) < np. Hêlou | Koatuon (Lanhouarneau) & Goasion (St-Thégonnec) < np. Huon | Koataodoun (Guipavas) < *Haodon | Ponterbod < np. Herbot (Plouguer) | Koaterri (Plestin) < np. Herri | Kiserniou (Carnoët) < np. Herniou | Koatiliou (Pleyben) < np. Heliou | Miselkun (Scrignac) < np. Helkuñv | Koatilouarn (Plounévézel) & Lisilouar (Plestin) < np. Helouarn | ar Pontouarn (Plouguer) & Kroasouarn (Spézet) < houarn | Kroeseveg (= Croixhanvec, Morbihan) < *hañveg | Pontaleg (Gurunhuel) & ar Oasaleg (Trédrez) < haleg | Goasalegenn (Landerneau) < halegenn | Goaserve (Callac) < np. Herve | Kroasemon (Le Saint) < np. Hemon. ;
- pour la séparation de ‵spécifieurs adjectivaux′ des toponymes : an Treuskod-vian ; Mene-haz-izella ; Koad-an-nec’h. Notez la différence entre ar Lann-vraz (commun) et Lann(v)eur, tous deux signifiant littéralement ‘(la) grande lande’,12Nous ne parlons pas ici de l’ancien exemple Lanneur (= Lanmeur, Finistère) avec lann³ + meur qui signifie ‘grande enclos écclesiastique’. mais tandis que braz est habituellement spécifieur, meur est presque toujours qualifieur. Il y a une certaine ambiguïté quant au statut de izel ‘bas’ et uel ‘haut’ en tant que spécifieurs. Quand il sont spécifieurs, le trait d’union sera toujours employé, e.g. Trevidi-ijel et Trevidi-huel (Spézet), mais suivant kêr aucun trait d’union sera employé ni pour izel, ni pour uel, puisqu’il s’avère que beaucoup d’exemples de Keruel contiennent en fait le nom d’homme *Yuƶel < v-br. Iuthael. L’adjectif neveƶ en tant que qualifieur s’écrit sans trait-d’union ar Gerneve (commun), mais en tant que spécifieur avec trait-d’union ar Gosker-neve qui s’oppose à ar Gosker tout proche (Plonéour-Lanvern).
- pour la séparation d’un composant final accentué monosyllabique s’il duplique la voyelle finale du composant précédant. Voici des exemples : ar C’hoat-trez | ar C’hoat-tu | ar Pont-tu | an Nant-ton | ar Oas-sec’h | ar Oas-su | Pors-sal | ar Park-koz | Mell-lenn | Poull-lin | ar Pont-toull | Poull-lann (= Poullan 29) | Roh-had | Toull-lann | ar Vouster-ru (= Moustéru 22) | ar Ver-ru. Par contre, aucun trait d’union dans le même contexte sandhi si on a affaire à des composants finaux polysyllabiques, exx. : Kroasimon | Kroesikin | Rosalaun | Pratudal | ar Pratoureg | Pratangi | Koateñval | Koatangi | Koatidreuñ | Pontaoulaz | Pontrivenn | Koatilez | Locholi | Poullouarn | ar Poulledan | Poullogodenn | Poulloho | Poullousouarn | Toullaeron | Toullinad. Les exceptions sont pour des cas de sandhi où les mots en question forment un composé comme dans ar Pont-touar | er Pont-toar. Là où le deuxième composant est monosyllabique, mais diphtongal, nous n’employerons pas de trait d’union, exx. : Pontreñv (= Pontrieux 22) | Pontreyn | Rosteon.
Certains toponymes comme Koummana, Penneved, Poullaouan semblent aussi contredire la règle, d’une façon arbitraire, mais leurs étymologies prêtent à divers interprétations, d’où le fait nous avons privilégiés l’identité apparente de leurs principaux composants, à savoir, komm, penn, poull.
Nous exceptons l’usage du trait d’union dans le cas de bod², gwig ou log + occlusive puisque ce sont des éléments archaïques, donc nous n’ecrivons pas *Bot-t-, *Gwik-k- ou *Lok-k- mais simplement Bot-, Gwik-, Lok-, exx. : Gwikar | Lokrist | Lokoal | Lokorn | Lokyon | Botoha | Gwikelle | Gwikourvest | Lokenvel | Lokêred | Lokireg | Lokournan | Loketaz | an Nokenole. Cela, à nos yeux, fait partie de l’amuïssement quasi-régulier des consonnes finales de composant de base pour des éléments archaïques comme : Gwiproñvel (gwig) | Bolazeg (bod²) | Lomaria (log) | Kenekwenn (kenec’h, litt. krec’h) | Kremêleg (krec’h) | Rubanal (run) | Larieg (lann³) | Brezeneg (brenn) ; et même, à certains occasions, à des termes bien connus : Peroz (penn) | Zamor (sant).
Sinon, les exceptions les plus communs à l’emploi du trait d’union à la joncture de consonnes semblables serons les noms de lieux avec kêr (et Gwer– réduite issu de gwern) comme principaux composants. Nous écrirons donc :
- aussi bien avec un composant final monosyllabique : ar Gerruz | Kerraoul | Kerred | Kerrest | Kerriou | Kerroc’h | Kerrouz | Kerroz | Kerrun ;
- qu’avec un composant final polysyllabique : Gwerrichard | Kerraden | Kerradeneg | Kerradili | Kerravili | Kerriganou | Kerriwâll | Kerrioled | Kerriored | Kerrobin | Kerrohan | Kerrollant | Kerroparz | Kerrouant | Kerroudod | Kerroue | ar Gerroue.
On notera que dans le cas de Ker– nous avons dupliqués les <r>, puisque il s’agit d’une sonante, catégorie de consonnes qui est aisement dupliquée dans les conventions de l’orthographe bretonne <ll–nn–mm–rr> (bien que dans ce cas particulier ils ne constituent pas une sonante longue).
Il vaut la peine d’expliquer que le HLBI ne prône pas d’employer le trait d’union pour les composants de base communs finissant en consonne étant donné que tous les bretonnants peuvent facilement discerner ces composants et les accentuer correctement comme des locutions à deux éléments. Voici quelques exemples de composants communs pour illustrer : ar Gerzu (kêr) | an Dourkamm (dour) | ar Hoatklaz (koad) | ar Bodlann (bod¹) | an Hentklaz (hent) | Krec’hkwenn (krec’h) | ar Pargru (park) | ar Lannvenn (lann²) | ar Vellnê (mell, litt. milin) | ar Roc’hvenn (roc’h) | ar Hleuñkoad (kleuñ, litt. kleuƶ) | ar Hroasannglaz (kroasent) | Kastellgwenn (kastell) | ar Veunteunvenn (feunteun) | ar Stervad (stêr). Même quand un composant de base commun se trouve réduit et devient a un certain degré méconnaissable, on continuera de ne pas utiliser de trait d’union pour les écrire : ar Oalaz (Plougasnou) < goaz | (c) ar Stelaz (ar Gilli, Poullaouen) < stêr | ar Vervin ~ ar Vervên, ar Verzu, ar Verlaz < gwern. Seule exception, l’adjectif hir, accentué à la finale, qui pourrait être méconnaissable sous sa forme réduite ir, voir ci-dessus.
Si nous avons divers moyens de montrer une accentuation finale inattendue (‵accent circonflexe′, ‵trait d’union′, ‵accent grave′) nous ne pouvons pas, par contre, indiquer une accentuation pénultime inattendue faute de resources mimétiques qui seraient facilement acceptables pour les conventions orthographiques bretonnes (ex. Kernod ˈcɛꝛnᵊd (Kergloff)).
En fait, nous ne pouvons prétendre à une solution complètement cohérente et méthodique pour illustrer le reliement des composants et l’accentuation dans les toponymes bretons : une certaine appréciation esthétique s’y mêle étant donné qu’en plus d’essayer de satisfaire nos critères de présenter aux lecteurs la forme employé localement par les bretonnants en conventions mimétiques de la langue bretonne, nous essayons aussi de respecter les façons d’écrire traditionnels des noms de lieux qu’on trouve dans la documentation officielle depuis le XVIIe siècle en dépit des nombreuses incohérences (sans même parler ici des variations d’orthographes bretonnes).
- Contrairement à tous les autres principaux composants, le titre sant est toujours écrit séparément de l’hagionyme, sauf dans les cas où il est ‵déconsonasalisé′, laissant seulement un vocalisme, exx. : Saveltaz < sant + np. Gweltaz | Salangis < sant + langis | Savoaran < sant + np. Moran ; sa– ~ za– ~ sañ– ~ zañ-. Cette convention orthographique de séparer sant du hagionyme ne s’applique pas toujours dans la Zone Intermédiaire ni dans le Haut-Vannetais quand les toponymes se réalisent accentuellement comme un tout, exx. : Zannĕgant (Kerien 22) < np. Morgant | Zandeleg (Plouray 56) | Zandĕnan (Kerpert 22) < np. Renan | Jañjĕli (= St-Gilles-Pligeaux) < np. Jili | Chanlann (= St-Gérand 56) < np. Jeland | Sentevi (= St-Avé 56) | Senolv (= St-Noff 56).
- Des toponymes avec sant comme composant de base et d’autres contenant des ‵spécifieurs substantifs′ qui ne prennent pas de traits d’union se voyent pourvus de traits d’union s’ils sont suivis de ‵spécifieurs adjectivaux′ (exx. Zand Aonez-vian (Kergloff) | Koad an Henyer-d’an-nec’h, ancien nom de Koad-an-nec’h (Spézet).
- Toute composant secondaire qui à la forme d’une locution sera séparé du composant de base sans trait d’union, exx. : Ti Poez-i-vara (Lanrodec) | Ti Goul Yann-vraz (Scaër) | Roc’h Goel Yann (Brasparts) | Ti Mamm Doue (Kerfeunteun).
Les conventions ci-dessus sont, certes, compliquées, puisqu’ils tiennent compte de nombre de facteurs comme l’accentuation, le sandhi, les catégories grammaticales qu’on trouve dans les toponymes. Une autre solution est de tenir strictement aux formes des mots qu’on trouve dans les entrées des dictionnaires et de les noter séparément l’un de l’autre pour donner an Treuz Koad vian au lieu de notre choix de an Treuskod-vian (alias de Loch-ar-vatenn, Cléden-Poher). Parler d’une de ces formes écrites comme correcte et l’autre comme incorrecte nous paraît futile. Nos déviations des formes prônés par les dictionnaires (nous ne parlons pas ici des différentes orthographes existantes) proviennent du fait que si les toponymes sont effectivement crées par moyen d’unités lexicales, ils deviennent très rapidement des unités lexicales propres qui ne sont pas simplement une phrase contenant des mots comme dans la langue courante. Ceci est très clair quand il s’agit de toponymes qui sont des composés fixes, mais aussi quand ils sont – comme la vaste majorité de toponymes bretons – des composés lâches qui même que souvent compréhensibles par les locuteurs s’il se mettent à les analyser sont employés d’une autre façons comme ‘étiquettes sonores’ pour désigner un lieu particulier et le distinguer des autres lieux des alentours. Dans nos conventions, comme dans nos choix orthographiques, nous avons tenu à privilégier le côté ‘nom’ plutôt que le côté ‘étymologique’ des toponymes ; cela dit, il serait faux de penser que les mêmes noms de lieux ne puissent pas agir parfois comme des noms à sens ‘opaque’ et parfois comme des composés contenant des éléments séparés compréhensibles ‘étymologiquement’ pour les locuteurs des alentours (ci ce ne serait pas vrais, nous aurions du mal à expliquer pourquoi qu’un changement survenu dans la forme d’un toponyme ne serait pas toujours phonétique mais aussi – dans certains cas – étymologique (voir exemples sous ‵attraction paronymique′ et ‵paronymie′) ; cf. ‵sous-registre posé′.
tréma¹ (angl. diaeresis ~ umlaut) : En breton, le tréma peut s’utiliser comme en français pour marquer un ‵hiatisme′ s’il tombe sur <e-u> ou une diphtongue s’il tombe sur <i> (l’existence des ‵digraphes′ <eu-au–ou>, monophtongues <ei-ai>, et ‵diphtongues ouvrantes′ <oe-oi> expliquent l’usage français). En fait l’usage en breton littéraire est beaucoup moindre puisque toute suite de voyelle + i est automatiquement une diphtongue et le au équivaut à un ‵hiatisme′ en breton tandis le français doit le noter aü pour indiquer ce même son à cause de l’existence du digraphe au en français qui à une toute autre valeur. Le nom de famille Salaun s’ecrit et se prononce donc généralement saˈlajn en breton tandis que le français doit le noter Salaün (dans les instances où le tréma ne s’utilise pas en français, la prononciation française à été faussée en un homonyme de salon). Cela dit, le breton littéraire est très négligeant quant à la valeur de i + voyelle ; en général c’est une voyelle dans un hiatisme, mais il y a assez d’exceptions où celà représente une consonne dans une diphtongue ouvrante pour laisser une réelle ambiguité quand à la valeur de i devant une voyelle face à un mot inconnu (sans parler de toponymes opaques). La réponse immédiate est de noter les exemples vocaliques avec ï et les exemples consonantiques avec i (ex. misïon pl. misionou), mais face à une prépondérance écrasante d’exemple hiatiques en breton nous avons préféré employer le y-grec pour les exemples diphtongales (ex. mision pl. misyonou). Dans tous les autres exemples de hiatismes, nous avons décider de placer le tréma sur la première voyelle, donc d’écrire les hiatismes connus comme <ëo-ëu-öi-öe-öa-öo-öu-äi-äe-äo-üe-üo> contrairement au français. Les voyelles représenté par des digraphes <eu-ou> représentent des problèmes pour le placement du tréma. A cause de la réalisation générale de oe-oa comme [we-wa], nous pouvons dans le cas de ou + voyelle remplacer oue-oua par oe-oa là où ils sont prononcés tels (exx. Goeled plutôt que Goueled, loarn plutôt que louarn), laissant le champ libre à l’interprétation de ou + voyelle comme hiatisme à tous coups (mais on ne peut étendre ce principe à oui [wi] qui doit rester ambiguë, donc ar Gouiliz représente a ˈgwi·ləz) ; voir aussi sous ‵digraphe′. Notez que le terme français ‵diérèse′, cognat de l’anglais diaeresis, est un équivalent en phonétique à un terme ‵coalescence′ auquel nous lui avons préféré.
trigramme¹, voir trigraphe.
trigraphe¹ (angl. trigraph) : Un ‵trigraphe′ est trois lettres signifiant un son ou une diphtongue. En breton KLT et vannetais pourlet <aou> signifie généralement [ɔw] (et dans certains districts [aw]). Historiquement il eu été plus logique d’écrire <oou> – graphie rare – mais on ne doit pas l’écrire <ow> – ce qui, somme toute, paraît assez logique – puisque le digraphe <ow> représent une diphtongue distincte [ow] qui se trouve en plusieurs endroits dans le Sud bretonnant. Préféré à ‵trigramme′.
5.05.01 Terminologie Géohistorique
agglomération (angl. agglomeration) : Nous utilisons ‵agglomération′ pour tout ‵habitat′ plus grand qu’un ‵hameau′ rural composé seulement d’exploitations agricoles. Une agglomération peut donc se reporter à un ‵village′, une ville, une métropole et sa différence avec ‵hameau′ pour nous est sa différence fonctionnelle. Ce dichotomie terminologique nous permet de distinguer la plus petite des agglomérations, la ‵proto-agglomération′ pour ces ‘hameaux’ qui se sont développés au long des routes, des carrefours, des quais, ou même ailleurs, qui avec leurs débits, forges, chapelles, écoles, quais etc., en tant que proto-urbanisations, se distinguent des ‵hameaux′, purs agglomérats d’exploitations agricoles.
bourg (angl. churchtown, br. bourc’h ~ bourk) : Nous gardons ce terme français de l’ouest (et bretonne) de ‘bourg’ pour ce qui se dit classiquement ‘village’ ailleurs. Chez les géographes français un village’ et une ‘ville’ se distinguent l’un de l’autre au seuil de 2,000 habitants ; moins et c’est un ‘village’, plus et c’est une ‘ville’ : le ‘bourg’ ne respecte pas cette définition basée sur la population puisque le terme se définit en termes fonctionnelles l’opposant à des ‘habitats’ plus ruraux purement agriculturels ou marins (‘hameau’, ‘proto-agglomération’ ) aussi bien qu’à des ‘habitats’ plus urbains (‘ville’, ‘métropole’). Le ‘bourg’ est défini par la possession d’une église paroissiale ou trèviale (succursale), et ainsi les bourgs bretons ne se distinguent parfois pas, du point de vue population, de grands hameaux, comme le bourg de Plounévézel (29) qui ne comptait que 10 foyers/42 personnes jusqu’aux années 1950 [1954Rec] (en 1908 les conseillers de la commune décrivaient le bourg comme un petit hameau “où personne ne veut aller habiter, sans commerce, sans importance et sans communication”). La définition contenu dans le terme ‘bourg’, qu’exprime assez lourdement la locution française ‘centre paroissiale, centre communale’ équivaut à l’anglais churchtown (employé dans la Cornouaille britannique) et les termes galloises llan, treflan, llandref. Nous évitons l’emploi du terme ‘village’ puisque entre l’usage français en Bretagne (= ‘hameau’) et français commun (= petite ‘agglomération’) il y a possibilité d’ambiguïté.
carrefour (angl. crossroads, br. kroasent) : Nous utilisons le terme ‘carrefour’ pour un endroit se rejoignent quatre ou davantage de voies. Préféré à ‘croisement’ ; cf. ‘intersection’.
croisement, voir carrefour.
domaine congéable (br. douar komanant) : surtout en Cornouaille et dans le Trégor bail à domaine congéable ou bail à convenant. Type de propriétaire-occupant dans les régions de domaine congéable. Dans le domaine congéable, le propriétaire-foncier se disait ‵bailleur′ et avait possession des terres tandis que le propriétaire-occupant se disait ‵domanier′ et avait possession des “édifices et superfices”. Le domanier pouvait affermer son exploitation ce qui était fréquemment pratiqué en cas d’indivision. Usements de Brouérec, de Cornouaille, de Tréguier/Goëlo et de Rohan. Le domaine congéable fut aboli par les Revolutionnaires entre 1792–97 quand le caractère non féodal du bail à convenant fut reconnu par les autorités. Continu jusqu’à nos jours bien que la faculté de donner congé fut supprimée en 1947. [gwireer au sens trégorrois est un glissement abusif de juriconsulte a domanier, refetant la confusion entre ceux qui professaient la loi et les classes foncieres [Devri s.v. gwiraer].
exploitation (agricole) (angl. farm, br. komanant ~ feurm) : tiegez ~ menaj ~ plas ~ tachenn (NALBB: 259) & mereri.
domanier (angl. owner-occupier, br. ???) : damani ‘jurisdiction’
exploitant (agricole) (angl. farmer, br. peizant) :
tieg ‘chef de ménage, famille’ dér. tiegez ‘ménage, famille’ > ‘exploitant, exploitation’.
fermier (angl. tenant farmer, br. merour) : dit aussi tenancier, domanier
propriétaire foncier (angl. landowner, br. fondatour) : dit aussi le ‵foncier′.
propriétaire-occupant (angl. owner-occupier, br. fondatour) :
écart (angl. nucleation) : Les hameaux campagnards typiques des campagnes bretonnes sont des fois des hameaux ‵éclatés′ constitués de sous-hameaux distincts qu’on désigne ‵écarts′. Vallaux (1910: 227) emploi ‵épars′ pour le même concept.
écoumène (angl. ecumene) : Le terme ‵écoumène′ est un concept écologique utile défendu par les géographes françophones opposant les terres habitées ou fréquentées par les êtres humains (l’ ‵écoumène′) des terres inhabitées qui ne sont fréquentées que rarement par les êtres humains (l’ ‵érème′). Cette opposition est définie différemment selon les sources, parfois entre régions de terres cultivés contre le taïga et le toundra ‘inhabité’ (Québec), parfois entre champs cultivés contre landes incultes (Bretagne), parfois défini comme la différence “entre les lieux que les hommes fréquentent au quotidien et ceux où ils s’aventurent plus rarement” (Descola 2005: 59). Nous avons élu de différencier ces deux concepts d’ ‵écoumène′ et d’ ‵érème′ par la différence entre champs cultivés ou laissés en jachère contre landes et littoral incultes. Anton. érème.
érème (angl. *ereme) : Le terme ‵érème′ est un concept écologique utile défendu par les géographes françophones pour désigner un ensemble de terres inhabitées qui ne sont fréquentées que rarement par les êtres humains, pour plus de détails, voir ‵écoumène′. Anton. écoumène.
habitat¹ (angl. settlement, all. Siedlung, br. kêr) : Le terme ‵habitat′ s’employe par nous en français dans un sens très concret et précis pour recouvrir d’une façon générique toute instance de demeures ou regroupement de demeures allant d’un campement ou d’une maison isolée, à un hameau, un village, un bourg, une ville, jusqu’à la plus vaste des métropoles. Dans cet entendement générique du mot nous pouvons énumérer, par exemple, combien d’habitats possède une commune (ce qui n’est pas l’équivalent d’énumérer combien d’habitations possède une commune). Ce sens strictement concret, visant seulement la demeure et le bâti que nous adoptons pour ‵habitat′, répond au sens géographique qu’ont les termes anglais settlement et allemand Siedlung, quand bien même que tel sens pour ‵habitat′ va à l’encontre du sens usuel du mot en français qui est plus large, visant le paysage écologique dans lequel vivent les animaux. Nous soulignons à nouveau : ‵habitat′ (dans notre sens) se reporte strictement à l’habitation humaine (demeures, résidences, logements, etc.) et non au paysage agraire environnant qui dépend de ces habitations (bien qu’il peut, dans un sens plus abstrait, se reporter aux habitats en général, voir sous ‵habitat dispersé′). Dans le contexte de la floraison des settlement studies en géographie chez les Anglo-Saxons et les Allemands – se reporter à Mandal (2001: 41–46) – l’inaptitude de la terminologie française pour analyser les maintes modèles d’aménagement des ‵habitats′ (dans notre sens) s’illustrait par le livre influentiel d’Albert Dauzat, Le Village et le paysan de France (1941), où l’auteur parle de la mort d’un ‵village′ en Auvergne au commencement d’un paragraphe avant de clore le même paragraphe en traitant le ‵village′ en question de ‵hameau′ (22–23) (il examinait, plus loin, un chapitre dédié aux “types d’habitation rurale”, mais ceci concernait seulement l’architecture des maisons mêmes et il n’y avait aucun effort de traiter les divers façons qu’ils étaient regroupés dans le paysage (des études d’amenagement de l’ ‘immobiliaire’ correspondant aux études de ‵parcellaire′ pour les champs). Évidemment, ce texte date de 1941, et il est clair que des écoles de géographie françaises ont élaboré depuis une sous-discipline des études d’ ‵habitats′ (dans notre sens, voir p. ex. Cursente (1999), Pichot (2001)) mais la terminologie française dans ce domaine semble sous-développée (et nous précisons que nous travaillons principalement dans l’optique bretonne et connaissons surtout les œuvres des géographes humains André Meynier (1901–83) et de son élève Pierre Flatrès (1921-98) qui faisaient des études de parcellaire sous le nom “paysage agraires” ou “géographie rurale”). D’ailleurs, concernant la terminologie, on voit bien que Gildas Bernier étudiant à Rennes au premier temps de Meynier, dans un article en 1971 parle d’un ‘habitat gallo-romain’ retrouvé sous les dunes de Quiberon (mais parlait dans un article de 1968, quelques années plus tôt, de la découverte d’un ‘établissement gaulois’, lui aussi trouvé sous les dunes), et Flatrès parlait bien de “la dispersion de l’habitat agricole” (1986: 16) ou l’ “habitat dispersé”(1986: 144) qu’il considérait typique de la Bretagne (Ravel dans son Vocabulaire géographique en français, anglais, allemand (2002) nous parle d’ ‵habitat groupé′). Procédant d’un usage plutôt abstrait du terme à un usage plus concret (aboutissant à des avantages pratiques), nous admettons qu’on pourrait parler d’une habitation pour une maison seule et d’un multiple habitat pour un hameau, et une agglomération. Bien que cela peut paraître un peu forcé pour l’usage français contemporain, cela cadre bien avec la sémantique du breton kêr qui peut se référer à une maison, un hameau ou une ville. Cela dit – dans le souci de ne pas nous heurter trop à la compréhension générale des lecteurs ordinaires du français – nous continuerons à traduire les mots bretons kêr et trev comme ‘habitation’ bien qu’ils signifient un concept générique qui recouvre une habitation isolée et un groupement d’habitations. Préféré à ‵agglomérat′.
habitat centralisé (angl. central nucleations ~ centrally-nucleated settlement) : L’ ‵habitat centralisé′ est un terme abstrait qui équivaut à un ‵habitat groupé′ qui domine de manière hégémonique le territoire local (paroisse, commune, canton etc.). L’ ‵habitat centralisé′ peut être un ‵bourg′ ou une ‵ville′. Anton. habitat dispersé, habitat groupé.
habitat dispersé (angl. dispersed settlement, all. Streusiedlung) : Un ‵habitat dispersé′ est un terme abstrait et générique pour décrire un paysage où les habitats (maisons isolées, ‵habitats groupés′, ‵proto-agglomérations′) sont dispersés de manière égale à travers le territoire local (paroisse, commune, canton, etc.). On oppose l’ ‵habitat dispersé′ générique à l’ ‵habitat groupé′ qui est lui-meme constitué de ‵hameaux′, mais le vrai antonyme de l’ ‵habitat dispersé′ est le habitat centralisé.
habitat groupé (angl. clustered settlement, all. Gruppensiedlung) : Dans son sense plus concret ‵habitat groupé′ est l’équivalent de ‵hameau′ (que nous préférons), mais dans son sens plus abstrait l’ ‵habitat groupé′ se reporte à un paysage caractérisé par des ‵hameaux′ dispersés. Anton. habitat centralisé.
clachan, clustered settlement, nucleated settlement
hameau (angl. hamlet, br. kêriadenn) : On préfère l’emploi de ‵hameau′, moins équivoque que l’usage régional de ‵village′, pour ces agglomérats d’exploitations agricoles (voir aussi ‵proto-agglomération′). Nous préférons ‵hameau′ au terme plus technique ‵habitat groupé′.
hameau éclaté (voir Jeanson site toponymique – France-Centre www.denisjeanson.fr/site_toponymie/introduction/12paysage-rural20.html) : = hameau à écarts.
intersection (angl. junction, br. toull-hent) : Nous utilisons le terme ‘intersection’ pour un endroit où trois ou moins de routes se joignent ; cf. ‘carrefour’.
journalier (angl. cottager ~ labourer, br. devezour) :
domestique (angl. farmworker, br. mevel) :
métairie (angl. home farm, br. mereri) : Les explications classiques du mot métairie le font en expliquant son origine (attestation dans le Perche dès 1030) lié au système juridique du métayage, un système qui a connu un grand succès dès le XIIIe siècle dans l’Ouest, le Centre et le Sud de la France. Cependant, Lachiver [1997 s.v.] explique que le sens évolua pour n’avoir aucun lien avec le métayage : “Par la suite, il arrive que métairie et ferme soient des mots pris l’un pour l’autre ; dans l’Ouest, depuis le XIVe siècle, on trouve des métairies prises à ferme qui n’ont aucun rapport avec le métayage.” En fait l’équivalent breton mereri (sous ses formes dialectales : meuleuri, milouri, meridi, mêri) et les formes vannetaises meynteri se reportent à une ferme qui fourni les denrées dont a besoin un manoir, d’où le lien presque indissociable entre un manoir et sa métairie (ainsi que dans le sens inverse). Le terme métairie en Basse-Bretagne est donc un équivalent du terme anglais bien connu de home-farm (ferme qui sert directement le manoir en denrées). Un autre sens de mereri est une ferme modèle, prospère ; sens qui doit etre dérivé des meilleures conditions accordés par les seigneurs à leur métairie que le lot commun de leurs fermes.
proto-agglomération (angl. proto-agglomeration) : La ‵proto-agglomération′ pour nous désigne un ‘habitat’ qui se s’est développé fonctionnellement pour devenir plus qu’un pur agglomérat d’exploitations agricoles que forme un ‘hameau’. Une ‵proto-agglomération′ constitue donc une proto-urbanisation qui a, en signe de différence fonctionnelle, des débits, des forges, une chapelle, une école, etc. . De même, en contexte maritime, une ‵proto-agglomération′ peut se développer autour d’un quai ou autre attribution portuaire. Ces ‵proto-agglomérations′ se sont développées surtout depuis le XIXe siècle le long des routes, autour des carrefours, des quais, ou même ailleurs.
succursale, voir trève.
tenue (angl. holding) : A l’époque européenne précoce (l’ ‵Ancien Régime′), la ‵tenue′ équivalait a une exploitation agricole, chaque hameau (kêr) contenant un nombre variable de tenues. Les termes bretons pour ‵tenue′ sont nombreuses : lec’h, plas, tachenn, fe(u)rm, komanant.
trève (angl. chapelry, bret. corn. treo) : Le terme ‘trève’ s’emploi en francais de Basse-Bretagne pour désigner une succursale écclesiastique, c.-à-d. une sous-paroisse avec de pouvoirs et privilèges déléguées de la paroisse-mère. Préféré à ‘succursale’ dans le contexte breton.
village (angl. village) : Nous préférons ne pas employer ce terme pourtant commun pour éviter l’ambiguité, voir sous ‘bourg’, ‘proto-agglomération’, ‘hameau’.
ville (angl. town, br. ker) : Chez les géographes français une ‘ville’ se définit par une population de plus de 2,000 habitants, mais nous préférons une définition fonctionnelle qui s’accorde avec l’usage bas-breton : une ‘ville’ a une fonction économique (communément un marché hebdomadaire) et domine un arrière-pays. Le développement inégale du pays depuis 1789 fait que certains bourgs (comme Scaër, 29) sont devenus plus grand que certains ‘villes’ (Le Ponthou, 29, une des plus petits villes aux origines médiévales qui n’a pas dépassé le stade de croissance d’une ‘proto-agglomération’ de carrefour). Le statut et réputation de ‘ville’ ou ‘bourg’ accordés aux urbanisations était très net en Basse-Bretagne et pouvait amener à des taquineries et des railleries envers les habitants par les populations des alentours (La Roche-Derrien 22, Belle-Ile-en-Terre 22). En plus de menues villes qui semblaient plus ‘bourgs’ que ‘villes’, il y avait des bourgs qui approchaient le statut de ville dû a une croissance spéctaculaire au XIXe siècle et surtout quand ils étaient désignés chef-lieux de canton (Gourin, 56, chef-lieux de canton, écoles de pensionnat, gare, qui se voulait ‘ville’ resta obstinément bourc’h ‘bourg’ dans le breton local).
5.05.2 Périodisation Historique
Pour des raisons de concision nous favorisons l’emploi de EC pour l’Ère commune et AEC pour avant l’Ère commune plutôt que ap. J. C. pour après Jésus Christ et av. J. C. pour avant Jésus Christ. Nous évitons l’emploi déroutant du calendrier révolutionnaire français couvrant les années 1792–1802. Les citations, bien sûr, sont exceptées. Il n’y a pas de véritable consensus, surtout pour l’Antiquité.
>3,000 AEC Préhistoire (angl. Prehistory, all. Vorgeschichte)
2,000–800 AEC : Âge du bronze (nord-européen) (angl. Bronze Age, all. Bronzezeit)
800–50 AEC Protohistoire (nord-ouest européen) (angl. Protohistory, all. Protohistorie)
800 AEC–50 EC : Âge du fer (nord-ouest européen) (angl. Iron Age, all. Eisenzeit)
- 800–450 AEC : Hallstattien tardif (angl. Late Hallstatt Period, all. Späthallstattzeit)
- 450 AEC–50 EC : Laténien (angl. La Tène, all. Latènezeit)
600 AEC–475 EC Antiquité classique (angl. Classical Antiquity, all. Klassische Antike)
600 AEC–50 EC : Antiquité classique (méditerranée) (angl. Classical Antiquity, all. Klassische Antike)
50 AEC–250 EC : Haut-Empire (angl. Early Empire, all. Frühe Kaiserzeit)
250–475 EC : Bas-Empire (angl. Late Antiquity, all. Spätantike)
475–1492 AEC Moyen Âge (angl. Middle Ages, all. Mittelalter)
475–1050 EC : Haut Moyen Âge (angl. Early Middle Ages, all. Frühmittelalter)
1050–1492 EC : Bas Moyen Âge (angl. High Middle Ages, all. Hochmittelalter)
- 1050–1300 EC : Moyen Âge central (angl. Central Middle Ages, all. Zentralmittelalter)
- 1300–1492 EC : Moyen Âge tardif (angl. Late Middle Ages, all. Spätmittelalter)
1492> EC Époque moderne (angl. Modern era, all. Neuzeit)
1492–1789 EC : Époque moderne précoce (angl. Early Modern period, all. Frühe Neuzeit)
1789–1945 EC : Époque moderne tardive (angl. Late Modern period, all. Späte Neuzeit)
1945– EC : Époque contemporaine (angl. Contemporary period, all. Zeitgenössische Zeitraum)
5.05.3 Périodisation Linguistique
Nous nous limitons aux langues qui ont un rapport directe avec les étymologies que nous proposons pour la toponymie bretonne, donc surtout le français, le breton et les autres langues celtiques. Si le besoin se fait concernant les rares exemples tirés d’autres langues, nous expliquerons périodisations sur place. Vu le désaccord entre ce qu’un adjectif comme moyen signifie, suivant la langue, nous décriverons certaines formes simplement comme médiévales.
breton archaïque 500–750 latin vulgaire 1–400
vieux breton 750–1150 proto-français (gallo-roman) 400–850
moyen breton précoce 1150–1400 ancien français 850–1350
moyen breton tardif 1400-1659 moyen français 1350–1600
breton moderne précoce 1659–1806 français classique 1600–1789
breton moderne tardif 1806–1907 français moderne 1789–
Notes
↑1 | On devrait se méfier de correspondre le nombre des noms de parcelles aux nombre de toponymes, ces derniers devraient être toujours moindres que ces premiers. Quiconque à examiné les cadastres anciennes du XIXe siècle sait pertinemment que beaucoup de parcelles qui s’avoisinent portent les mêmes noms. Au-délà d’un certain laxisme qu’on pourrait soupçonner dans le déroulement des enquêtes gargantuesques de ces temps face aux nombre écrasantes de parcelles à répertorier et les possibles témoignages contradictoires qu’ils auraient pu recueillir, le fait que plusieurs parcelles avoisinantes aient portés le même nom nous révèle qu’ils avaient été démembrées auparavant – et sans doute assez récemment – de parcelles à superficies plus grandes. Cela n’empêche pas qu’il y aurait eu des ‵spécifieurs′ pour la plupart de ces démembrements (positionnels ou le nom de leur propriétaire) mais le cadastre ancien à ses limites. |
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↑2 | Il est un peu déroutant que certains patronymes à l’origine devinrent des phylonymes dans les pays gaéliques, et ce depuis le XIe siècle. Les célèbres MacDonalds d’Écosse (Mac Dhomhnuill) représentent donc bien un phylonyme, quoique ce phylonyme contient un composant patronymique. |
↑3 | Le cadastre de 1820 nous apprend que Koad-an-traoñ & Koad-an-nec’h eux mêmes étaient abrégés de Koad an Henyer-d’an-traoñ & Koad an Henyer-d’an-nec’h d’après un hameau avoisinant nommé an Henyer. |
↑4 | A l’orale, la forme de ce toponyme est plutôt an Eynez Trefladuz, avec la préservation de l’article défini qui, bien que non-grammaticale, dans ce contexte nous rappelle la hégémonie de la forme simplex de ce toponyme (an Eynez) dans l’usage oral. |
↑5 | Devri [s.v. Yann] donne divers exemples : Yann Gouer et Yann Beyzant pour un paysant | Yann Vartolod pour un marin | Yann Zoudard pour un soldat | Yann Zaoz pour un Anglais | Yann Grenn & Yann Vous & Yann Varmouz pour un enfant | Yann Gañfard & Yann Fripon pour un fripon, coquin | Yann Gog pour un coq | Yann Gatou pour un homme éfféminée, et, plus facétieusement, Yann Vourdel pour du vin. |
↑6 | C’est sans doute la perduration des instances de lénition de ces surnoms qui expliquent des formes inattendues comme Feñch ar Vorn et Tangi ar Vretoun (Guissény) (AFBL: 77, 86) pour ce qui serait en conformité grammaticale : *Feñch ar Born, *Tangi ar Bretoun. |
↑7 | Les surnoms fixes suivant d’autres composants de base – notamment ti ‘maison’ – se trouvent souvent dans la toponymie officielle sans article, p. ex. ‘Rue Clochet(te)’ (Plouguer) en contraste avec Parg-ar-hloched (Carnoët), mais nous nous trouvons dans l’impossibilité de prononcer est-ce que la forme officielle représente mal *Ru-ar-hloched ou est-ce que *Ru-kloched est possible comme forme bretonne. Bien que le surnom ar C’hoantig ‘Le Coantic’ soit connu dans le sud-Finistère et un homme du même surnom est attesté à Poullaouen au XVIe siècle, Porskoantig à Poullaouen est prononcé sans article interstitiel, d’où on pense qu’il pourrait s’agir du mot en tant qu’adjectif simple signifiant ‘enjolivé, orné’ (bien que koant ‘joli’, dans son usage contemporain, est plutôt réservé pour les humains, du moins en breton central). |
↑8 | L’emploi d’accents par l’orthographe H sur les syllabes finales non-accentuées (dornéréz, dornèrèz) n’a aucune utilité et, de même, la distinction que fait cette orthographe entre c’hwéz ‘odeur’ & ‘souffle’ contre c’hwez ‘sueur’ & ‘enflure’ est artificielle. |
↑9 | Nous n’avons pa pu décider, pour l’instant (mars 2019), est-ce que ôd en tant que principal composant doit s’écrire Ôd- ou Od- puisqu’il porte l’accent secondaire dans la plupart des toponymes côtiers, voici quelques exemples tentatives de la côte trégorroise à Tredréz et Loguivy-lès-Lannion : an Ôd-vraz, an Ôdigo, an Ôduel, Ôd Logiwi, an Ôthir. S’il se trouve que ces toponymes se prononcent avec un [ò] plutôt qu’un [ɔ], le circonflexe est préférable. D’ailleurs les exemples fournis par Madeg & Pondaven (2004c) pour la partie léonaise de la Baie de Morlaix – où l’on dit ôd plutôt que aod – nous incitent à préférer [ò]. La différence entre les toponymes en Ôd– et ceux en Ker– – qui sont toujours avec [ɛ] et presque jamais avec [e] (si ce n’est dans un registre posé) – est que les noms en Ker– sont plus anciens et plus stables, employés par un population infiniment plus nombreuse, facteur qui doit faciliter l’érosion phonétique évolutive. (Nous notons que dans la plus grande partie du Léon et du pays bigouden nous avons aod avec la diphtongue conservée). D’autres composants principaux avec <ê> sont mêz, trêz, strêd, stêr, mên que nous notons, soit Mez-/Mes-, Men-, soit Stêr, Strêd-, Trêz-/Três-, un contraste qui semble refléter des intensités différentes de composition de certains composants (et, justement, Madeg dans ses corpus publiés des toponymes du Léon, semble montrer Men– dans les oïconymes et Mean– dans les thalassonymes). |
↑10 | Des raisons techniques liés à l’internet nous ont obligés à présenter ici le symbole Wingdings 64 à sa place, qui représente la main gauche plutôt que la main droite de Wingdings 63. |
↑11 | Dans les mêmes contextes, quand le composant final est polysyllabique, nous n’employerons pas le h-initial du composant final, exx. : Resterve (Poullaouen) < np. Herve | Pratêlou (Guerlesquin) & Restêlou (Callac) < np. Hêlou | Koatuon (Lanhouarneau) & Goasion (St-Thégonnec) < np. Huon | Koataodoun (Guipavas) < *Haodon | Ponterbod < np. Herbot (Plouguer) | Koaterri (Plestin) < np. Herri | Kiserniou (Carnoët) < np. Herniou | Koatiliou (Pleyben) < np. Heliou | Miselkun (Scrignac) < np. Helkuñv | Koatilouarn (Plounévézel) & Lisilouar (Plestin) < np. Helouarn | ar Pontouarn (Plouguer) & Kroasouarn (Spézet) < houarn | Kroeseveg (= Croixhanvec, Morbihan) < *hañveg | Pontaleg (Gurunhuel) & ar Oasaleg (Trédrez) < haleg | Goasalegenn (Landerneau) < halegenn | Goaserve (Callac) < np. Herve | Kroasemon (Le Saint) < np. Hemon. |
↑12 | Nous ne parlons pas ici de l’ancien exemple Lanneur (= Lanmeur, Finistère) avec lann³ + meur qui signifie ‘grande enclos écclesiastique’. |