Nous parlerons ici d’une inattention quasi-générale de l’impératif de connaître la prononciation traditionnelle des toponymes bretonnes ; impératif connu que d’une poignée de spécialistes, quand bien même que certains ouvrages en la matière peuvent en faire une mention fugitive de l’importance de la prononciation orale dans leur préfaces, sans vraiment en tirer la leçon, encore moins l’appliquer à leur approche méthodologique.
L’importance de la prononciation pour les études toponomastiques bretonnes réside dans le fait qu’une forme orale traditionnelle d’un nom de lieu employée en breton dans la localité même représente une source indépendante des formes écrites en ce qui concerne la forme et donc l’étymologie d’un toponyme et, ce qui plus est, une source contrôlable pour ceux qui savent mettre les noms de lieux dans les contextes dialectologiques et historiques exactes de l’évolution de la langue.
Nous ne lassons pas de le répéter, puisqu’il convient de le souligner : la majorité écrasante des formes orales en usage pour les toponymes bretons ne sont pas issues des formes écrites mais représentent une source indépendante pour discerner la forme et donc le sens du nom. Etant source indépendante des formes écrites, la forme orale placée face aux formes écrites diverses peut contribuer à établir une ‘triangulation’ méthodologique qui dévoile des secrets jusqu’à là cachés. Combien de paragraphes bourrus d’étymologies et de suppositions inutiles n’auraient pas vu le jour si leurs auteurs avaient eu connaissance et tenu compte de la prononciation du toponyme dans la discussion qui traitait de son étymologie ?
EXEMPLES
POSTÉ juin 2019.